samedi 5 septembre 2020

L'affaire des girolles

 


Dans notre édition d'hier, une légère erreur technique nous a fait imprimer les noms de champignons vénéneux sous les photos des champignons comestibles, et vice versa. Nos lecteurs survivants auront rectifié d'eux-mêmes.
Pierre Desproges, Fonds de tiroir

 Une aventure d'Augustin Tintouin, aux éditions Castermende.

 

Augustin Touin, dit Tintouin, journaliste à l’hebdomadaire Le Gévaudan Nouveau, enquête sur les nombreuses incivilités (terme de novlangue, avant on appelait ça un délit) commises contre les véhicules des chercheurs de champignons, notamment en Lozère. Chaque année à la même époque, le phénomène se répète. Attirés par les cèpes, girolles et autres oronges, des cohortes d‘envahisseurs des départements voisins, du Gard, de l’Hérault, des Bouches-du-Rhône … viennent sur nos hauteurs pour faire main-basse sur les champignons lozériens. Du nord au sud et de l’est à l’ouest, ces parasites s’abattent sur la Lozère comme les criquets pèlerins sur les récoltes. Phénomène corollaire, il arrive régulièrement que de nombreux véhicules immatriculés à l’étranger, c'est à dire pas en 48, se fasse dégonfler ou crever les pneus, transformant ce qui devrait être une sortie bucolique, sylvestre et familiale, en une galère digne du radeau de la Méduse. Il faut dire que voir garés à proximité d’un spot prometteur, parfois plusieurs dizaines de véhicules dont bon nombre d’utilitaires, a de quoi exaspérer.

En plus des chercheurs indélicats, il y a aussi les mafias venue de l'est
comme ici dans le Jura en 2017 - Article paru dans le Progrés

D’un point de vue réglementaire, la cueillette est limitée à 5 litres, soit le contenu d’un panier, par jour et par personne. Il est de plus strictement interdit de revendre les cueillettes (1). Or, chacun a pu voir des chauffeurs de camionnettes, qui arrivent avant l’heure légale, remplissent parfois des dizaines de cagettes que l’on retrouvera en vente dans sur les marchés de Nîmes, Montpellier, Marseille ou Lyon et dans les restaurants. On sait déjà depuis longtemps que les ramassages excessifs compromettent la repousse, mettent en danger les espèces voisines et tout l’équilibre de la forêt. Cela explique le regard noir que les Lozériens jettent à juste titre à ces Attila mycologiques. Ces derniers sont malheureusement aidés maintenant, à l’ère du numérique, par l’irresponsabilité de tous ces Jean-foutre qui publient sur les rézosocios les photos de leur propre récolte, parfois accompagnées de précisions géographiques. Ces trous-de-balles à la nuisibilité redoutable par la profusion de leurs publications, laissent croire à une profusion de champignons, alimentant ainsi un peu plus la venue des indésirables. Certes, depuis l’invention de la photographie, qui n’a pas posé avec la plus grosse truite pêchée, le plus gros sanglier tué, ou le plus beau cèpe trouvé ? Témoignage plus ancien, on a découvert dans les ruines des murs d’une villa romaine aux environs du Pont-du-Gard une fresque représentant un patricien entouré de ses esclaves et d’une colline de champignons indûment ramassés, déjà, en territoire gabale. « Vanitas vanitatum, omnia vanitas est, praecipue apud doryphoros ! » (2) avait même écrit Pline l’ancien. Mais même en matière de vanité, il faut savoir raison garder.

Les quantités tolérées sont rop souvent dépassées

C’est dans cette ambiance que notre Tintin gabalitain va démêler une affaire aux rebondissements nombreux. Une à une, les pistes qu’il suit vont s‘avérer mauvaises. Premiers suspectés dans ces attentats pneumatiquocides, les riverains immédiats, agriculteurs et propriétaires de forêts privées dont l’espace est très régulièrement violé. Des rumeurs font aussi état de la culpabilité possible d’un fantomatique « mouvement indépendantiste lozérien », nouvelle version de la bête du Gévaudan, qui fomenterait des projets de fermeture de frontière à tout doryphore (3). Mais au-delà de quelques graffitis et de tags en passe d’être effacés, l’existence un tant soit peu réelle de ce mouvement n’a jamais été prouvée et ne doit pas dépasser le stade de province chimérique et de doux rêve de quelques gabales exaltés (4). C’est finalement grâce à une planque montée sur la corniche des Cévennes avec ses fidèles amis, les détective privés Omar Vejols et Roland Gogne que l’affaire sera éclaircie. Le suspens savamment entretenu débouche sur une fin totalement inattendue puisque l’on découvre que les auteurs des méfaits, loin de tout intérêt champignonesque, se révèlent être des garagistes sans scrupules, profitant du sentiment légitime de colère que les indigènes lozériens vouent aux prédateurs forestiers pour commettre leurs dégradations en faisant peser les soupçons sur les autochtones. Cerise sur le gâteau, les coupables ont leurs entreprises établies dans les villes les plus proches du lieu des crimes, dans le Gard.

Lozérix - Cèpetuagénaire et oronge mécanique

 

(1) Voir site de l'ONF : https://www.onf.fr/onf/+/541::cueillette-des-champignons-oui-mais-avec-moderation.html
(2) Vanité des vanités, tout est vanité, surtout chez les doryphores. Attribué à Pline l'ancien, Gaius Plinius Secundus,
né en 23 apr. J.-C. à Novum Comum dans le nord de l'Italie et mort en 79, à Stabies. Écrivain et naturaliste romain du Iᵉʳ siècle, auteur d'une monumentale encyclopédie intitulée Histoire naturelle.
(3) Doryphore : surnom donné aux Gardois par les Lozériens. Lire à ce sujet Petits heurts entre amis.
(4) On peut citer à ce sujet le magnifique blog Gabalie Gévaudan Lozère dédié à la gloire de celle-ci, et revisitant son histoire de façon uchronique.

mardi 14 juillet 2020

La quadrature du cercle




Je n'ai jamais pondu un œuf de ma vie. Et pourtant je m'estime plus qualifié qu'une poule pour juger de la qualité d'une omelette.
Max Favalleli




Une formidable opportunité de progrès est en cours depuis le séquençage du génome de la poule, organisme à plumes élevé pour la production industrielle d’œufs. Avec une avancée aussi décisive, bien des choses vont changer. Les scientifiques ont ouvert une voie royale vers une innovation prometteuse. Par exemple, on va pouvoir intégrer un gène dans l’ADN de la poule afin que celle-ci produise des œufs carrés. Cela va entrainer une véritable révolution pour ce qui est de leur conditionnement, avec à la clé, économie de place et diminution de la casse. Une entreprise lozérienne a obtenu le blanc-seing du conseil de bioéthique et du ministère de l'agriculture  ainsi que des autorités vétérinaires compétentes.

Avec ces nouveaux œufs, la poule va rire jaune
Les premiers tests vont être lancés dans un élevage lozérien situé à Cubières, village dont la cubicité et la quadrature font la réputation et dont il tire son nom. La nouvelle forme cubique de la production va poser quelques soucis à l’orifice producteur, pour le moment inadapté par sa rondeur allongée. L’ouverture, réduite, va donc bénéficier d’un nouvel angle, obtus, afin d’en augmenter le diamètre et de modifier cette structure dite en cul-de-poule. Dès lors, il faut envisager rondement d’insérer un gène carrément innovant afin d’adapter la forme du cloaque, fondement des gallinacés par lequel les œufs sont éjectés, aux nouvelles propriétés géométriques et angulaires desdits œufs.

Los de la ponte, les gallinacées vont avoir la chair de poule. La ou il y aura du gène, il n’y aura pas de plaisir.  Cela aura t-il une influence sur le consommateur ? C'est peu probable, et comme le dit un proverbe martiniquais : celui qui mange un œuf ne sait pas si la poule a mal au derrière. Bref, en résumé, à l’instar de vulgaires cocottes en papier, les poules vont se faire anguler.

Lozérix – Crane d’œuf dur à cuire


ps : dans le même ordre d'idées, les escargots pourraient être transformés en tube de colle.

Œuf carré, un blanc sain pour le consommateur ?

dimanche 5 juillet 2020

Via McDolorosa - III


L'étendard de Mc Do
se découpe dans le ciel mendois





Chacun se demande, n'est-ce pas, pourquoi nous sommes si peu habiles en matière de politique étrangère. Indubitablement, c'est parce que ce que nous ingérons manque d'énergie. Nous sommes toujours devancés par des gens qui adoptent un régime supérieur au nôtre, savourent une nourriture plus intéressante, d'un point de vue technique bien sûr. Si Mitterrand a damé le pion à Reagan en Europe, c'est surtout à cause des plats exquis dont il se délecte.
Jim Harrison, Un sacré gueuleton



Chronique de l'arrivée du clown Ronald en pays gabale, qui débute en l'an de grâce 2003.

I - Le projet
II - Un défi à la Lozérianité
III - Un os à Noël


Il est donc fini le temps ou la Lozère était le seul département de France pouvant s’enorgueillir de ne pas avoir de Mc Donald sur son sol. L’affaire semble entendue, les travaux débutent, Ronald débarquera fin décembre 2005 à Mende.

Quand j'entends le mot culture, je sors mon hamburger
Étrange cadeau de Noël, car c’est en même temps une certaine idée de la Lozère qui désormais sent le sapin. Bien sur, chacun est libre d’y aller ou de ne pas y aller. Je regrette quant à moi l’installation de cette enseigne qui symbolise la globalisation d’une manière de vivre profondément contestable. L’acculturation des masses est toujours regrettable, surtout en pays d’agriculture, surtout quand les cibles visées sont les jeunes.

Artères bouchées et bouchers à l'arène
Cette arrivée va provoquer une vague d’actions. Pour certains, aller s’y nourrir sera un acte militant pour contredire les vieux ou jeunes idéalistes rivés sur l’aligot saucisse made in Gévaudan. Militantisme nourricier qui sera un peu débilitant pour l’état de santé et pour la sécurité sociale, et qui en plus des artères, engraissera à court terme le porte-feuille des médecins généralistes, endocrinologues et diététiciens. D’autres militeront en foulant aux pieds, justement en n’y mettant pas ceux-ci, cette surface food. Les partisans vont nous expliquer que le gérant servira des produits locaux, du bœuf d’Aubrac par exemple. Quelle tristesse pour un si noble animal de finir en steak haché, cachant tout ce qui fait le plaisir de savourer cette viande sacrée. A chacun son produit casher, et si on peut manger du pain azyme, je doute des qualités gustatives et salutaires des petits pains enzymes, opposés des nourritures terrestres et pourvoyeurs de cimetières des mangeurs qu’ils déciment.

Cocorico, caca ricain
Un mot sur la boisson qui coule en cascade dans ces établissements. Liquide emblématique d’un pays, les États-Unis, aujourd’hui largement peuplé de gros, victimes de l’american way of life et qui sont de l’obèse. Énormes et pas qu’un peu ! Obèses, ah mais, mucho (1) comme on dit la-bas où l’espagnol est devenu la première langue de plusieurs États. Alors que notre beau pays de France a hérité des gaulois le roi de la basse-cour et le tricolore que le coq accola comme symbole, les us des Usa sont souvent représentés par cette sirupeuse décoction sucrée à la couleur indéniablement diarrhéique et qui accompagne si bien la néfaste-food. Qués aco vont se demander les derniers patoisants plus habitués à l’eau de Quézac. Ça a la couleur de l’égout, ça a l’odeur de l'égout, et c’est dégoûtant.


Bombe calorique
source : Inform'action


Une arche dénuée de bonnes intentions
Le conseil municipal de Mende fanfaronne sur l’arrivée en fanfare de la double arche. Pourtant, l’arche on nous a déjà fait le coup et ça ne c’est pas vraiment bien terminé. Par le passé, un Dieu barbu habitant dans un nuage a déjà offert une arche d’alliance à un peuple élu de son cœur. Ils n’en ont pas fait grand chose de positif, ni ceux à qui ils l’ont prêté, à tel point qu’on la perdue et qu’il serait très aventureux de se mettre à sa recherche. Nettement plus moderne, la double arche de Mac Donald est elle une arche d’aliénation polythéiste, créant une accoutumance aux deux Dieux KK, à savoir Kapital et Kolestérol.

Espoirs à lavements
Mais ainsi va la vie. Les sbires du colosse de Rodez tenteront-ils un démontage (2) ?  Cela pourrait lui faire plus de publicité qu’autre chose. Une crue du Lot serait plus radicale. C’est d’ailleurs ce que le Ronald semble le plus redouter, réclamant un engagement de la mairie sur des eaux-basses, encore des eaux-basses, toujours des eaux-basses, maxi leurre cynique d’un menton fuyant se prenant pour le maxillaire lyrique d’un Danton percutant. Moi, le Mac Donald je le préfère en guerrier à Stirling, Falkirk ou Culloden occupé à claymoriser des anglais, plutôt qu’en clown tragique et anglo-saxon occupé à sodamiser (remplir de soda) les descendants de Lafayette. Que faire ? Résister ! Comment ? En allant se restaurer dans des lieux dignes, se régaler de produits du terroir, se précipiter quitte à s’agglutiner là ou on mange bien et sain, dans le 32eme département de France par exemple, réputé pour ses foies gras. Si les gens bourrent Gers, nous obtiendrons par répercussion, des Macs si bêtes off.

Lozérix - Mac Artiste au tartan taquin



(1) Consuelo Velazquez,  à écouter ici.
(2) Démontage du Mac Donald de Millau, le 12 aout 1989


dimanche 14 juin 2020

Surboum pour 4 roues

" Que d'eau ! Que d'eau ! "
Patrice de Mac Mahon, président de la République, devant les inondations de Toulouse, 26 juin 1875.
Le préfet de Haute-Garonne ajoutera : " Et encore, Monsieur le Président, vous n'en voyez que le dessus… !



Une enquête de Gil Jourdan
Scénario et dessins de Maurice Tillieux
éditions Dupuis - 1963



À Paris, les vols de fourgonnettes se multiplient.  L'inspecteur chargé de l'enquête, collègue de Crouton, ne comprend pas ce qui pousse une bande, a priori organisée, à dérober autant de fourgonnettes.

À l'agence, Gil Jourdan reçoit une lettre qui ne lui est pas adressée. Ouverte par mégarde par Libellule, celle-ci contient des menaces envers la vie de son destinataire. Décidant, au vu du calme qui règne à l'agence, d'aller porter lui-même la lettre à l'intéressé, un dénommé Marc Rouleau, il part avec Libellule en direction de Savajols, en Lozère. En plein orage, ils sont surpris par l'inondation soudaine et violente de la chaussée. Réfugiés sur le Causse qui surplombe la route, leur voiture est emportée par les flots. Au matin, ils sont réveillés par une explosion. Curieux, ils découvrent une casse automobile, dans laquelle sont entassées de nombreuses fourgonnettes. Malgré l'accueil brutal du gardien, celui-ci leur appelle tout de même un taxi pour les amener à bon port.

Arrivés à Savajols, Jourdan et Libellule se présentent à Marc Rouleau. Celui-ci, un ancien de la "Coloniale", n'est guère impressionné par ces menaces, même s'il reconnaît que la mention d'un "chien noir" est exacte : une légende de la région en parle, et il a aperçu plusieurs fois sa silhouette ces derniers temps. Mais ne tenant pas à céder à ce chantage, il a décidé de faire front seul. Il invite toutefois Jourdan et son collaborateur à séjourner quelque temps chez lui. Quand Jourdan inspecte de plus près la propriété, il découvre un réseau de galeries, ancienne champignonnière, dont on a stoppé l'exploitation à cause de la proximité des premières maisons de la ville. Libellule fait alors le rapprochement : la première maison de la ville... est une banque ! Jourdan contacte aussitôt Crouton. À eux trois, ils rencontrent le directeur de la banque qui leur explique que ses coffres renferment une forte somme d'argent dont il est dépositaire. Jourdan a également mis Crouton au courant de ses aventures dans le Causse. Celui-ci est très intéressé par la mention des fourgonnettes.

Synopsis donné par Wikipedia 

© M. Tillieux et éditions Dupuis


Savajols, bien que situé sur le causse peut être une évocation de Javols ou Marvejols, localités situées en Margeride. Le suffixe jols que l'on retrouve aussi dans Lanuéjols, Chanteruéjols, Prinsuéjols ... vient du celte ou du gaulois ialo, signifiant clairière, puis terre défrichée et finalement village. Avant de s'appeler Lozère, le territoire s'appelait Gévaudan, nom issu de la tribu celte des Gabales. Savajol est aussi un patronyme très répandu en Lozère. Les inondations catastrophiques dans les vallées du Tarn et du Lot sont très habituelles, elles font suite aux épisodes cévenols, souvent à l'automne ou au printemps et parfois accentuées par la fonte des dernières neiges du Mont Lozère. Les plus récentes se sont produites les 12 et 13 juin 2020. Le chien noir est probablement une allusion à la Bête du Gévaudan. Il est aussi question de champignons, même si les Lozériens préfèrent ceux des sous-bois que des champignonnières.
Les amateurs de bande dessinées et de Gil Jourdan considèrent souvent Surboum pour 4 roues comme l'un des meilleurs de la série.

Lozérix, collecteur de fonds documentaires

Images France 3 régions, 13 juin 2020

dimanche 7 juin 2020

La défense du sang lié

Entrée de Rieutort-de-Randon
Google maps



- Ça finira mal toute cette histoire vous verrez...
- Qu'est-ce qui finira mal ?
- Et bien, cette histoire de momie. Souvenez-vous de Toutankhamon jeune- homme ! Songez à tous les égyptologues qui sont morts mystérieusement après avoir ouvert le tombeau de ce pharaon. Vous verrez, la même chose arrivera à ceux qui ont violé la sépulture de cet Inca.
- Vous croyez ?
- J'en suis sur ! Aussi, pourquoi ne laisse t-on pas ces gens tranquilles ? Que dirions nous si des égyptiens ou des péruviens venaient chez nous ouvrir les tombeaux de nos rois ?
Hergé, Les aventures de Tintin, Les sept boules de cristal

Les païens ont divinisé la vie et les chrétiens ont divinisé la mort.
Germaine de Staël, Œuvres complètes




Les randonnées d'Otto Rahn

On sait que l’Allemagne nazie avait organisé plusieurs expéditions à but scientifique dans des lieux aussi divers que l’Egypte et d’hiver que le Tibet. On sait aussi qu’Otto Rahn, nostalgique des âges farouches, avait, à titre personnel puis en tant qu’officier SS, mené plusieurs recherches en Ariège et dans l’Aude, pour étudier le catharisme et rechercher le Graal. Pour lui, c’était un objet païen dont l’existence remontait bien avant la légende disant qu’il s’agissait de la coupe ayant reçu le sang du Christ. Si les traces de Rahn à Montségur sont connues, celles qu’il a laissées à Vitrolles, commune de Rieutord de Randon (48700) ont failli être effacées. Le nom de Vitrolles vient de Vitrolhas, nom lui-même issu de Bitrogos, appellation laissée par des Gaulois Bituriges qui étaient venus célébrer les noces d’une de leurs femmes avec un prince Gabale. Connus pour leur propension à s’adonner à la boisson, les Bituriges nous ont laissé le mot biture, ainsi que le douloureux concept matinal de casque en plomb, devenu avec l’avènement du prolétariat et des estaminets, la casquette de même métal. Dans son livre « Le bal de Lucifer », Otto Rahn ne cite pas Vitrolles. Il consacre seulement quelques lignes aux ruines moyenâgeuses perdues au pied du chaos granitique qui domine le village. Le reste relève de transmissions de paroles, les oraux sont arrivés.

Homosexuel notoire, Otto Rahn se lia avec un autochtone lors de son séjour en Lozère. Pour d’évidentes raisons, nous tairons le nom de cet être qui prit à l’envers tant la nature que l’époque. En 1934, il monta avec lui en une randonnée graalpestre vers les ruines du château féodal de Vitrolles et y trouva quelque chose. Il ramena en Allemagne ses deux conquêtes lozériennes, afin d’en pénétrer à loisir tous leurs secrets. La piste d’Otto Rahn se perd sur une autobahn entre Nuremberg et Berlin en 1939. Il est donné pour mort par certains, d’autres prétendent que, voulant échapper à l’emprise de l’ordre noir, il a organisé sa propre disparition en la dissimulant dans une sale histoire. Il avait auparavant transmis sa découverte de Vitrolles à son jouvenceau, lui faisant jurer de mener sa tache à terme. Ils mêlèrent leur sang comme deux Sioux pour sceller ce pacte d’élus. Abandonné, le jeune lozérien ne pouvait rentrer dans sa patrie où il aurait été couvert d’opprobre. Acculé par les évènements, il s’engagea dans les diverses formations mises sur pied par les SS pour enrôler des étrangers et se retrouva en avril 1945, parmi les derniers défenseurs de Berlin avec ses camarades français de la division Charlemagne. Le Reich millénaire ayant sombré au bout de 12 ans, il sauva sa peau en s’engageant dans la Légion étrangère et fut envoyé en Indochine. Parmi les centurions, la fraternité d’armes et la camaraderie de soldats firent que c’est sur les flans d’une Isabelle grasse et humide et dans les bras d’un légionnaire républicain espagnol qu’il laissa, au soir du 7 mai 1954, sa vie, un secret et sa dernière volonté. Le sergent José Riñon devint ce jour-là un nouveau maillon de la chaine.

En 1954, Franco le caudillo godillait toujours en Espagne, et les garrottages d’opposants n’étaient que de simples faits d’ibère. Lassé de marcher sur le pas lent du boudin, l’Espagnol choisit donc de partir au Mexique où depuis 1942 le Président-général Lazaro Cardenas accueillait à bras ouverts les résistants antifranquistes. Il débarqua à Veracruz, s’initia au danzon, passa une guyabera, et finalement épousa une jolie veracruzana qui passait par là. Il eut avec elle trois garçons, dont un ainé, un cadet et un benjamin. Au soir d’une retraite réussie, - à l’inverse de celle de Napoléon devant Moscou - dédiée aux combats de coqs, à l’absorption de pulque, aux ascensions de la pyramide d’El Tajin et à l’anniversaire de Camerone du 30 avril, il passa à son ainé le précieux secret. Il lui intima, lorsqu’il serait temps, de se livrer à une moderne ainéïde. Cette aventure ne serait pas une sinécure, mais il est vrai qu’il n’était pas lui-même un Virgile de supermarché. « Don Pepe Riñon » dit avec la déférence due aux parents le fils ainé, sachant que Pépé est le diminutif de José et don une marque de respect, « je saurais me montrer digne de ta confiance ». Devant la hauteur de ces paroles, Pepe lui répondit : « je savais que quand tu serais grand, tu ne serais pas un gnome, mon fils ! ».

C’est le 29 décembre 1993 que Huitzilopochtli Riñon, l'ainé né d’une mère pure nahuatl et d’un espagnol dans le sang duquel la Galice coulait jusqu’à la lie, se mit en route pour son destin, tel un Valery Giscard en 1974. Cet important avenir réfléchissant, gros destin tain et pas grêle, exigeait qu’il se rende dans un état voisin, un peu plus au sud, un peu plus montagneux, avec un peu plus de jungle et largement peuplé d’indiens, comme ceux mis en réserve en Lozère. Il prit un gros car pour aller de Veracruz à Tuxtla Guttierez. Puis un moyen car l’amena de Tuxtla Guttierez à Ocozocoautla, d’où il monta dans un petit car Volkswagen de 7 places dans lequel il se serra avec 10 autres personnes en plus du chauffeur pour se rendre à Amatenango par les chemins les moins courus. Enfin, le 31 décembre dans la soirée, il arriva à destination et pu remettre à un récipiendaire le mystérieux objet trouvé par Otto Rahn sur une montagne lozérienne dominant la Margeride quelques soixante années plus tôt.

Margeride, plateau de Randon, lac de Charpal
© Office de Tourisme Coeur Margeride

De Zapata à Alberich
 
Le 1 janvier 1994 débutait depuis les hauteurs de l’état du Chiapas une rébellion contre le gouvernement fédéral mexicain. Inspiré par Emiliano Zapata, personnage aux moustaches aussi longues que le diamètre de son couvre-chef, ces révolutionnaires se baptisèrent les « sans-visage », chose rendue possible grâce à l’objet apporté par Huitzilopochtli Riñon. Il restait à ce dernier une ultime démarche à accomplir. Il devait rendre compte de sa mission au très vieux chaman du peuple Lacandon, ces descendants directs des mayas installés au cœur de la forêt qui porte leur nom et le long d’un fleuve qui s’appelle aussi Lacandon mais qui bien sur ne se déverse pas dans un lac andin. Dés son arrivée sur le territoire des Lacandons, Huitzilopochtli est mis en présence du vieux chaman. Ch’äm Kitam était son nom. Ch’äm Kitam remis solennellement à Huitzilopochtli un sac en don. Coutumier de ses pratiques, celui-ci offrit en retour au Lacandon un sac en daim. Ch’äm Kitam, dépositaire des secrets du monde, conta alors l’histoire de l’objet, histoire qui remonte au père du père du père et ainsi de suite jusqu’à environ l’âge de la pierre impolie. Cette période historique peu connue est concomitante à l’âge de la pierre taillée, et doit son nom aux jurons proférés à chaque coup porté maladroitement sur un doigt lors de la taille des silex. Dura lex silexae lex comme on disait alors, dure loi que la loi du silex.

Voilà donc l’histoire : en ces temps en la en Germanie, régnait sur la Rhénanie, ou plutôt sous la Rhénanie, le roi Alberich, souverain des Nibelungen. Ce peuple de nains était gardien d’un trésor qu’ils veillaient jalousement et férocement. L’épée Balmung, symbole de pouvoir faisait entre autres partie de ces richesses. Victor Hugo, dans sa pièce de théâtre « Rhenani » a dressé un portrait posthume d’Albérich, cet immense pygmée germanique :
Qu’il fut grand ! De son temps c’était encor plus beau.
Les rois, les empereurs, ce n’étaient que des hommes.
Pierre et métal, tous deux s’accouplèrent pour ce gnome
Fécondant l’une et l’autre en un mystique hymen,
Accouchèrent de cette âme, héros du genre nain.
Quoi donc ! Avoir été prince, empereur et roi !
Avoir gardé l’épée et périr de sa loi,
Géant, pour piédestal avoir eu l’Allemagne !
Plus connu en son temps que le fut Charlemagne,
Avoir été plus grand qu’Hannibal, qu’Attila,
Aussi grand que le monde mais pas plus haut que ça.
(Rhenani acte IV scène II)

Plus précieux que l’épée et procurant d’étonnants pouvoirs, une autre chose appartenait aux nains. Mais, défié et vaincu par Siegfried, Albérich dut le lui abandonner. Sur toute la ligne, Siegfried en fit bon usage, sauf à y pendre son linge. Il l’utilisa notamment pour séduire et réduire Brunhilde, reine d’Islande, à la merci du roi Gunther. Après quoi, il prêta la chose à Uther Pendragon qui cocufia le roi Gorlois, sema sa petite graine dans sa mie d’une nuit, Ygraine, épouse de Gorlois, future mère du roi Arthur. C’est à cette occasion que la mie Ygraine inventa cette temporaire indisposition pour le sexe due à de chimériques maux de tête. Peu après, embarqués eux aussi dans une sombre affaire de coucheries, Tristan, Yseult et le roi Marc’h ne durent leur dignité historique et leur postérité qu’au même objet savamment utilisé par Brangien, la servante d’Yseult. Sans cela, Tristan n’aurait eu que l’Yseult pour pleurer. Au lieu de quoi il mit enceinte cette éthérée d’Yseult.

Pendant quelques siècles, la trace de l’objet magique se perd dans les méandres de l’histoire. Et là, Rahn sort de sa boite comme un diable de farces et attrapes. Lors d’une campagne de fouilles à Monségur, l’ésotériste germain trouve au fond d’un puits un parchemin qui le déroute. Après une plongée épuisante, fatigué et las, Rahn essore le grimoire. Il apprend dés lors l’existence et la localisation en Gévaudan du bien cédé jadis par Albérich. Son sang ne fait qu’un tour. Délaissant les artères du pays cathare ; il part vers les hautes terres gabales quêter son graal. Il arrive au pied du sommet où sont les restes du château de Vitrolles, au bord du lac de Charpal. L’Allemand va d’abord se purifier l’âme et le corps dans l’eau de la Colagne, lustrale comme l’eau de Cologne, mais si froide qu’il semble que, hélas, Rahn sort de la baltique. Vivifié par ce bain revigorant, Otto se met aussitôt à la recherche du trésor, suivant par monts et par vaux les sinueuses voies du parchemin pour y parvenir. Passé le pied du cap du promontoire de granit qui fend tel une péninsule l’océan de Margeride, il parvient haut. Céans, dans un champ de ruines ou poussent à peine les murs atrophiés de chaumières détruites, l’archéologue d’outre-Rhin s’éreinte quelques jours au bout desquels il met à jour sa découverte, engluée dans une gangue d’humus noir, grasse comme une motte de tourbe blonde. Quelques crasseux insectes et larves graisseuses quittèrent leur quiétude, écrasés sur leur routine par Otto. Certains agressifs firent mine de mordre. Le biologiste de l’expédition identifia quatre dizaines d’organismes menaçants.
Se rappelant de la malédiction des pharaons, l’officier mit en garde ses sbires de l’ire des bacilles, microbes et virus facétieux présents dans la tombe de boue du trésor dont l’assise venait d’être levée. « Compagnons » dit-il, « du haut de ces pires amibes, quarante espiègles vous contemplent ».

Il lui faut désormais percer le secret de l’objet mystère sorti de terre par ses soins. Posant ses fesses sur un siège en tissu cédé par une vieille en fichue, l’officier SS n’a de cesse d’immiscer ses doigts dans les replis ridés, cherchant comme un serpent la meilleure fente pour se glisser et écarter les lèvres serrées de la bouche de boue qui telle une sangsue renferme la trouvaille. En effet, la chose est sertie dans une poche de cuir scellée. Six sceaux y sont remarque Otto Rahn qui possède certaines notions de sigillographie. Il les cisaille au surin. Une émotion angoissante s’empare de ses sens. Un incendie sournois s’installe sous sa peau. Il sue une transpiration acide. Cette sueur s’insinue le long de ces cervicales et le glace jusqu’aux os. Si ses humeurs sont humides, ses soucis sont secs car il parvient sans peine et sans dégât à faite sauter les sceaux et séparer les segments protecteurs entourant la chose d’une protection si vile qu’il fallait bien un viril militaire pour en venir à bout. Un séisme de satisfaction le saisi à brûle pourpoint, réchauffant sa carcasse et séchant ses cheveux. Il tressaute d’aise devant la scène qui s’ouvre à lui. Il a à présent devant ses yeux le témoin d’un passé qui, s’il fut dur en terreur, avait été plus que parfait pour ceux qui en avaient suivi les impératifs. Otto Rahn était maintenant détenteur d’une arme qui pouvait changer la face du monde. Encore fallait-il attaquer le monde sous le bon angle. Car se tromper pouvait l’effacer. Il ne devait risquer de faire à un monde rond, une tête au carré.

Alberich - Musée virtuel Richard Wagner


De la cape à dos au saint Suaire

Dans son entreprise d’excavation de l’énigmatique objet, prudente et méticuleuse comme le recommandent les règles de l’art archéologique et grâce aux pioches griffées made in Deutschland donnant des coups sains germains, l’Öbersturmfürher avait donc mis à jour la TarnKappe, le manteau magique qui rend invisible celui qui le porte. Elle avait beaucoup voyagé avant d’être cachée en Gévaudan. Elle avait surtout énormément servi quand est sorti du désert le fils clouté du dieu d’Abraham. Lorsque les farfelus évangiles de Jésus et de ses disciples ont commencé à se répandre, les romains, alors maitres d’un empire s’étendant de la Judée aux marches d’Ecosse, ont dans un premier temps jeté cette dangereuse propagande aux lions en faisant dévorer tout propagateur. Puis, insidieusement, les lignes malignes des futurs anciens et nouveaux testaments se sont diffusés chez les descendants de Romulus et Romus. Ont-ils été bêtes les fils de la louve ! En moins de trois siècles ils devinrent les principaux porteurs malsains des préceptes du crucifié. Mais à qui ont-ils cru se fier ? Jusqu’à Charlemagne et plus tard encore, des légions de missionnaires par conviction et de mercenaires idéologiques vont traquer le païen jusqu’au plus profond des forêts d’Europe. INRI ; Iesus Nazareen Rex Iudi, ne prêtait pas à rire chez les peuplades sylvestres. La conversion du héros à la religion des livres, qu’il soit Franc, Saxon, Celte ou autre, reposait sur un seul choix : embrasser la croix de bois, ou défaire la tête de l’irréductible sur le billot, le chef tranché par le glaive aveugle et sourd de l’intolérance monothéiste. Les peuples européens regardaient, amers et impuissants, la décapitation de leurs populations et de leurs panthéons. En plantant les sinistres bois de torture du fils de la vierge dans les forêts, inviolées elles, les prosélytes cannibales d’hosties et de vin déracinaient du même coup les arbres de vie des croyances d’Hyperborée. Les sapins décorés des celtes, Yggdrazil le chêne de la connaissance scandinave et Irminsul l’arbre du monde des hommes du nord ont été abattus, entrainant avec eux la rupture de l’équilibre des forces. Le déclin du monde ancien, de la vieille religion et du petit peuple débutait, le glas étant sonné par les sons stridents des trompettes victorieuses qui n’avaient pas eu de plus belles occasions à se mettre sous la dent, contre les lèvres et dans le pavillon depuis Jéricho.

Le Tarn en Lozère à Cocurés
Photo de Thomas Rosenau - Creative Commons By-SA 2.5

La TarnKappe tient son nom du Tarn, majestueuse rivière qui s’écoule des Cévennes vers l’Atlantique, traversant le Gévaudan qu’elle baigne de ses eaux intrépides. Taranis, le dieu gaulois et de la gaule qui a laissé son nom au fleuve gabale y péchait souvent à la mouche, laissant filer, dans un geste auguste de souplesse et de précision, l’appeau sur les eaux. Trempée dans le cours de l’onde grosse de pouvoirs surnaturels, la Kappe s’est chargée des propriétés atomiques de l’eau tarnaise qui trouvent leurs sources dans le sol si particulier des Bondons, riche d’uranium. Une race de géants avait déjà balisé de menhirs cette terre sacrée, point de passage entre le monde des hommes et les demeures des Dieux. Au même titre que la lance de Lug, les foudres de Zeus, le marteau de Thor, l'épée Lardaun (1) ou le masque de Zorro, la Kappe de Taranis rejoignait la panoplie des accessoires de tout bon dieu qui se respecte. Cette eau du Tarn, en plus de conférer l’invisibilité à celui qui la Kappe endosse, possède d’autres vertus. La rivière avale un peu plus en aval les eaux de jouvence de la source de la Burle. Bien avant Sainte Enimie, les femelles vautours qui planent toujours au dessus des gorges du Tarn puisaient déjà cette eau pour fortifier les coquilles d’œufs renfermant leurs poussins. Les iles possibles sur lesquelles elles nichent sont entourées d’eaux où elles becquent des particules alimentaires. Il est vrai aussi qu’en ces temps reculés, les branchages nécessaires à la nidification de ces rapaces ne manquaient pas, et l’absence de prédateurs concourrait à l’extension du domaine de leurs huttes. Par la féérie de cette nature, humains et animaux marchaient main dans la main sur les pas des Dieux.

Pendent les heures sombres de l’expansion du dieu unique flanqué de son fils et d’un saint esprit auréolant le duo et formant le dernier membre de cette trinité, le manteau chrétien s’étend sur l’Europe tel un gigantesque aigle noir déployant ses ailes et ses serres acérées au dessus de sa proie. Isolés par leurs montagneuses frontières naturelles, il échoie au peuple celte des Gabales de préserver et cacher la TarnKappe de la mise à sac des Olympes, Walhalla, Avallon et autres résidences des Dieux et des âmes. Ils choisirent de la déposer au pied de l’un des plus remarquables chaos granitique de leur territoire. Quelques druides seraient chargés de la transmission du secret aux générations futures, en attente de la survenance de temps meilleurs. Afin de mieux se fondre et perdurer dans ce nouvel environnement, certains de ses druides trouvent refuge au cœur même de la chrétienté, dans des monastères ou dans des abbayes, loin du fracas des hommes. Mais leur particularisme les a souvent poussés sous les ombrelles les plus hardies des paraboles christiques. Beaucoup y laissèrent leur vie, le froid de la mort raidissant leurs hérétiques cadavres sur les buchers de l’inquisition. Ainsi périt l’un d’entre eux, parmi les cathares de Montségur, non sans avoir pris soin de laisser une trace de la TarnKappe. Les siècles qui suivent voient l’Europe se couvrir de cathédrales, d’églises, de chapelles et plus aucune clairière, fontaine, forêt n’est à l’abri de celui qui désormais règne du plus haut des cieux. L’anneau de dieu s’est refermé sur le monde connu, ses voies pénétrant au plus profond des espaces. Alors que Dionysos entraînait les satyres, les silènes, Pan, les Faunes et les Bacchantes dans ses vendanges festives, qu’Héraklés ramassait les pommes d’or des Hespérides, les seuls vergers restants sont ceux ou poussent les péchés, arbres dangereux donnant des fruits sans pulpe et sans chair et dont on expie les noyaux en un lieu chaleureux nommé enfer. Mais ceci est une histoire connue.




Lozérix, Impair réaliste mais imper malléable.





Ps : toute ressemblance avec des évènements passés, présents ou à venir ainsi que dans l’existence et la conduite d’individus morts, vivants ou à naître serait fortuite et pure coïncidence. A quelques notables exceptions près.



(1) car, en plus de la TarnKappe, la Lozère possède aussi l'épée Lardaun, fiché dans un bloc de granit de Chateauneuf-de-Randon.

L'épée Lardaun à Chateauneuf-de-Randon