Livres

La montée du désert
Maurice Bruzeau
Les éditeurs français réunis - 1958

Un jeune instituteur arrive dans un village des Causses, en voie d'extinction. A quelques lieues de là il ne reste plus qu'un seul domaine dans un autre village qui est mort complètement. Le jeune homme s'attache à ce pays farouche qui est devenu trop dur pour les hommes. Il s'attache aussi à une jeune fille qui vit encore avec son père dans le domaine isole. Son amour est loyal ; il aura pourtant comme résultat de la détacher, elle aussi, de la vieille terre menacée. Ils se marieront et ils l'abandonneront. Le père meurt un soir d'orage d'été qui détruit en quelques heures la maigre récolte indispensable à l'hivernage.
Sur ce sujet règnent les Causses, la présence proche du Tarn, sauvé en apparence par le commerce des touristes qui passent et qui ne comprennent pas. L'auteur évoque les places humides, qui tiennent de la mare et de l'oasis, autour desquelles circulent les moutons. La brebis, qui donne dans l'année sa propre valeur de lait, est à cause de cela la principale raison de l'abandon des hommes. Il paraît que quinze ans de repos suffiraient pour que les pins, en poussant, rétablissent l'humidité générale qui recomposerait la terre. Les bergers font dévorer par leurs moutons le bourgeon central des pousses afin de prolonger le désert, qui est un élément de leur industrie.
L'étendue calcaire parcourue par le vent, la muraille verticale tranchée par le Tarn, les maigres cultures des pentes, dont les terres sont remontées chaque année dans des hottes, les maisons de lave aux voûtes rondes qui les font assembler à des bateaux retournés, l'âtre où brûle un tronc entier et dont la fumée a noirci les murs depuis des générations ; l'incompréhension qu'il est impossible d'empêcher que l'on dit aujourd'hui de cette beauté devant les changements que la vie propose, tout ce passé que l'on condamne est le principal personnage de ce roman.

Source : Le Monde, 6 décembre 1958
Lire les 15 premières pages sur BNF Gallica

Achigan
Jean Carrière
Éditions Robert Laffont - 1995

Un soir de décembre, à quelques mètres de la Maison de santé protestante du Mont Lozère, au cœur des Cévennes, on retrouve un corps. Un homme ficelé dans une couverture de survie. D’où vient-il ? Qui est-il ? Pourquoi l’a-t-on ainsi déposé, dans ce pays rude, Désolé et superbe, où les huguenots ont lutté pour leur liberté ? Aucun indice ne permet au docteur Monod, responsable de cette Maison où l’on signe des malades mentaux, de répondre à ces question. L’inconnu a juste un tatouage à la place du cœur : Achigan, et ce nom-là comme le physique noueux de l’homme évoquent à Monod le vent et les froideurs du Grand Nord, Jack London et Ferimore Cooper. Cet homme par son complet mutisme semble protéger un secret. Juliette Drouot, l’infirmière qui l’a découvert, et le docteur Monod tentent d’ouvrir cette mémoire et ce cœur clos.


Le département de la Lozère

Renaud Camus
Editions Gallimard - 1996

Renaud Camus part pour la Lozère, afin d'écrire une sorte de guide de ce département qu'il aime, et qui bat tous les records à l'envers. Il est toujours le moins. Et plutôt qu'une succession de lieux remarquables, il est pur espace, non lieu. On n'y va pas pour y voir ceci ou cela, on y va pour y éprouver, on y va pour y être. Et comme tout plus être commence nécessairement par l'expérience d'un moins être, voire d'un non être, la Lozère, ce nulle part, territoire par essence de la géographie négative, est l'occasion ou jamais d'être positivement Personne, à l'instar d'Ulysse, le voyageur.
Sur les ruines de Peyre, en effet, il n'est pas jusqu'au nom qui ne lâche : il ne tient pas plus à vous que vous ne tenez à lui, et n'importe quel autre, pourvu qu'il vous plaise un moment et ne soit à personne, lui non plus, fera l'affaire aussi bien jusqu'à la prochaine fois. Ces histoires de nom, c'est toujours un roman, par en dessous. Rien n'empêche qu'un roman, cela dit, soit très scrupuleusement un guide, avec son index des noms, même.


Si tu reviens en Margeride
Jean Larteguy
Éditions des Presses de la Cité - 1997

La Margeride n'est pas seulement, en Lozère, une montagne de granit usée par l'érosion, celle des eaux, celle des vents, où habitaient jadis des Celtes querelleurs, chevelus, à qui les Romains apportèrent l'ordre, où les légions construisirent les routes que l'on emprunte encore aujourd'hui.
C'est une forme d'esprit, que l'on retrouve aussi bien sur les Causses voisins que dans les Cévennes, un mélange de sagesse latine et de folie celtique mais aussi de défiance vis-à-vis de toute forme d'autorité. Répugnants à l'acte gratuit, âpres au gain, durs à la peine, vénérant la réussite, ses habitants sont capables de tous les renoncements et de toutes les folies. Ils peuvent disparaître en plein succès dans une retraite, s'y faire oublier, ou avides d'honneurs et de distinctions se vouer au noble déshonneur des causes perdues.


L'évangile du serpent
Pierre Bordage
Éditions du Diable Vauvert - 2001

Surnommé « le Christ de l’Aubrac », Vaï Ka’i est un Amérindien né en Amazonie, dans la Colombie. Son nom signifie « maître-esprit » en langue desana. Les chamans de sa tribu ont prévu la naissance d'un nouveau messie parmi eux, mais ils sont massacrés par les macheteros des compagnies forestières à l'instigation de l’Église colombienne redoutant l’arrivée d’un concurrent. Vaï Ka'i ne doit la vie qu'à un prêtre français en mission, le père Simon. De retour en France, il confie l'enfant à sa sœur, en Lozère, qui le prénomme Jésus. À dix ans, Vaï Ka'i accomplit ses premiers miracles grâce à ses dons de guérison. C'est un écologiste qui prêche pour l'abandon des possessions matérielles et le retour au nomadisme. Quatre évangélistes, Mathias, tueur à gages, Marc, journaliste désabusé, Lucie, strip-teaseuse sur le Net, et Yann, premier disciple, racontent celui que la presse surnomme le Christ de l'Aubrac... Un grand roman contemporain humaniste et une aventure littéraire inoubliable.
Extrait : En vrai prédateur, Mathias se fiait à son odorat plutôt qu'aux milliards de signes échangés chaque seconde sur les réseaux. Il ne supportait pas l'idée d'être livré pieds et poings lités à des machines interconnectées, à la fois intelligentes et esclaves du plus formidable outil de surveillance jamais mis en place dans l'histoire de l'humanité. Son métier enseignait la méfiance, et les sillages informatiques lui apparaissaient comme les plus perverses, les plus durables des traces. Il laissait les portables, ordinateurs ou téléphones, aux enragés de la connexion, englués par milliards sur la Toile, gravés de mots, d'images, de bits. Article consacré au livre sur wikipedia

Le carnaval des loups
Jean-Paul Malaval

éditions Presses de la cité - Terres de France - 2004

La bête du Gévaudan, une légende intemporelle pour un sujet éternel, le mal et les forces obscures de l'homme.
En 1765, le haut pays du Gévaudan est ensorcelé par la peur. Une bête faramineuse sème la mort, jour après jour, sans que rien ne puisse interrompre ses crimes. Pour les uns, les plus humbles, il s'agit d'un monstre sorti des enfers, pour les autres, prêcheurs et prédicants, de la colère de Dieu. Vivien Lafontaine, naturaliste, et son fidèle serviteur Anselme Hilaire mènent leur enquête, qui les transporte dans l'univers fascinant des loups de l'Aubrac jusque chez Zacharie, un vieil ermite. Ce dernier a dressé une louve. Et, au pays, une rumeur circule...Zacharie ne serait-il pas un meneur de meute ?



La dette du Gévaudan
Fiammetta Esposito
Éditions du Bon Albert - 2003



En milieu de journée, la température chuta de cinq bons degrés et la plupart des cols permettant de quitter la Lozère par le sud furent fermés. J'eus la désagréable impression que le reste du monde nous fermait résolument ses portes, nous laissant seuls et démunis aux prises avec un monstre...








L'histoire de Chirac
Eric Holder
éditions Flammarion - 2003
 
Suite d'histoires qui ont en commun de foirer au moment de leur apothéose, pour mieux précipiter leur auteur dans une noirceur sans fond. Ari, jeune étudiant en histoire, doit séjourner à Chirac, petit village de Lozère, pour rédiger une plaquette sur la commune, qui n'est paisible qu'en apparence... Car la ville et ses habitants ont des secrets, il paraîtrait même qu'un trésor serait enterré quelque part. Et que vient faire ce commissaire marseillais par ici ? Dans ce pays de granit, où la nature comme les êtres restent sauvages, il rencontre des personnages bien énigmatiques et des paysages vivants comme des hommes et des femmes qui s'aiment. Finalement, ce petit village est tout sauf tranquille et Ari ne tarde pas à l'apprendre avec l'intervention intempestive de plusieurs habitants qui lui dévoilent les petits secrets. Eric Holder offre des portraits surprenants et hauts en couleurs sous les traits de Bastide Florian (petit loubard de campagne), de Cabassol (sans logis qui sait tout sur tout le monde à Chirac), du commissaire Leone, de Stéfani, de Bambi... Des intrigues, un parler vrai, un peu de sexe, la police, le soleil, la terre, et la chaleur de la campagne, avec humour et poésie, Éric Holder distille des moments de grâce dans cette intrigue teintée d'érotisme, où chaque vie a une face cachée...


Le rêveur d'étoiles
Yves Pourcher

éditions Le Cherche Midi - 2004

Dans la ferme de Coulagnettes, en Lozère, chaque nuit, après le travail, Jérôme Charbonnel regarde le ciel. Il observe Persée, Cassiopée, la Petite ourse, la Polaire, le cygne et la Grande ourse. Le 1er août 1914, il quitte sa maison, sa mère, sa tante Hélène, les domestiques, et part pour le front. En champagne, à Verdun et aux Eparges, il plonge dans le cauchemar des tranchées. Au printemps 1917, Jérôme perd ses deux amis, presque deux frères, Louis, tué, et Jean, porté disparu. Il hurle contre le malheur et, pour tenir, se tourne vers les étoiles, sa seule raison de vivre. Dans la ferme, les deux femmes s'épuisent à la tâche et attendent le retour du soldat. Hélène ne renonce pas. Elle veille sur le domaine et commande le travail. Clémence, la mère, se tait. Elle prie et espère. Dans la nuit du 26 juillet 1917, Jérôme est blessé et amputé du bras droit. Il part en convalescence dans le petit port de Palavas-les-Flots où il découvre une autre vie, la douceur du midi, le monde des pêcheurs, Maguelone. Trouve-t-il enfin la paix ? De retour à Coulagnettes, le mutilé ne peut plus semer. Il sombre dans le désespoir et s'enferme dans sa chambre pour ne plus rien voir. La guerre s'achève, mais pour lui elle ne peut pas finir. Elle le hante. Alors, une nuit de grand froid, Jérôme fuit sur son cheval. Il se couche dans la neige, se tourne vers le ciel et aperçoit soudain le rêveur d'étoiles. Un roman où la délicatesse de l'écriture apaise les blessures de l'Histoire.

Les deniers du Gévaudan
Lætitia Bourgeois

éditions 10/18 - 2005

En octobre 1363, dans le village cévenol de Marcouls, noyé de brouillard et de givre, les paysans luttent quotidiennement pour leur survie harcelés par les épidémies de peste, la guerre, les pillages, les rigueurs de l’hiver et les lourds tributs auxquels ils sont soumis. Lorsqu’un collecteur d’impôts est porté disparu, toute la communauté est immédiatement soupçonnée. Mais un jeune habitant du village, Barthélemy, sergent de justice obstiné et risque-tout, prend l’affaire en main avec l’aide de son amie, une guérisseuse aussi rebelle que talentueuse, la belle Ysabellis. Ils n’ont qu’une semaine pour découvrir la vérité, sans quoi les habitants de la vallée seront passés à la terrible « question », dans les geôles du château seigneurial…


Un seigneur en otage
Lætitia Bourgeois

éditions 10/18 - 2007

Alors que le sergent Barthélemy se trouve en entretien privé avec son seigneur, ce dernier lui révèle qu’il doit se rendre à Londres comme otage, avec une assemblée de noble, pour prendre la place du roi prisonnier depuis la bataille de Poitiers. Dans une situation délicate, c’est bien à contrecoeur que le Sire de Randon s’exécute. Convaincu que des rivaux profiteront de son absence pour jeter le trouble dans ses domaines, il charge son sergent Barthélemy de se rendre sur ses terres de Velay pour y endiguer les complots qui s’y trament. Pendant ce temps, Ysabellis prendra soin de son épouse très affaiblie depuis la mort de leur unique enfant. Mais l'assassinat d'un officier menace de faire basculer la seigneurie dans le chaos...



Le chien de Dieu

Patrick Bard
éditions du Seuil - 2008

1798. Les armées de Bonaparte occupent Rome et s’apprêtent à piller le Vatican. En tentant de soustraire d’inestimables manuscrits à la convoitise des Français, Antonin Fages, prêtre et bibliothécaire, découvre une étrange confession rédigée en une langue qui le ramène à son enfance occitane et à ses débuts d’humble vicaire en Margeride, à la terrible année 1764, quand une calamité dépêchée par Dieu dévorait dans les campagnes enfants et jouvencelles. La découverte du manuscrit condamne Antonin à revivre trois ans passés en enfer, trente ans plus tôt. Trois années à traquer la Bête qui terrorisait les campagnes, tuant, égorgeant, dévorant sur son chemin. À l'époque, Antonin n’avait pu élucider ce mystère plus grand que lui. Sans doute cette confession recèle-t-elle un terrible secret car d’autres, moins bien intentionnés que lui, n’hésitent plus à tuer pour subtiliser le manuscrit. La traque contraindra le bibliothécaire à errer dans les bas-fonds de Rome au péril de sa vie, tentant d'échapper à l’armée des ombres qui le poursuit sans pitié. Lire la chronique.


La Bête du Gévaudan
Nouvelles révélations sur un crime organisé au XVIIIe siècle, en Gévaudan
Roger Oulion

éditions du Roure - 2009

Roger Oulion n'a pas voulu raconter une autre histoire de la bête du Gévaudan, mais il a suivi pas à pas, griffe après griffe, depuis cinquante ans, les traces de l'animal. Il n'a jamais trouvé de réponse à ses questions dans les nombreux ouvrages relatant cette histoire. Aujourd'hui il propose une nouvelle thèse en se servant de déductions à la façon d'un enquêteur de police après un crime. Mais après plusieurs crimes, plus d'une centaine. La bête ? Il y a eu tant d'hypothèses : était-ce un loup, une hyène, un tigron, un chien, un hybride mi-loup, mi-chien ? Roger Oulion affirme que la bête du Gévaudan était l'arme d'un crime organisé et que les loups ne sont pas entièrement responsables des 134 agressions mortelles. Il nous en livre l'auteur ou les auteurs. Magistralement Roger Oulion répond aux thèses de nombreux auteurs en se posant des questions simples, mais évidentes. Comment un animal peut-il croquer un être humain, à dix heures du matin et recommencer le même jour à vingt kilomètres de distance ? Comment un animal peut-il lacérer un enfant avec des griffes après avoir parcouru des dizaines de kilomètres, pendant des jours et des jours ? Roger Qu'ion, chasseur lui-même sait bien que ses chiens de chasse n'ont plus d'ongles aux pattes en saison de chasse. Comment expliquer la présence d'une tête de fémur d'enfant dans l'estomac de la bête tuée, sinon parce qu'on l'aurait placé intentionnellement ? Comment Jean Chastel a-t-il pu tuer la bête aussi facilement après avoir cerné à douze hommes, une forêt de plus de cent hectares ? Quel est le rôle du curé de La Besseyre-Saint-Mary ? Les invraisemblances racontées n'échappent pas à notre enquêteur. Les manipulations religieuses non plus. L'auteur explore les mystères de l'abbaye de Mercoire et les relations avec les Morangiès. Il s'inspire du rapport Marin de 1767 redécouvert. L'histoire de la bête est l'histoire d'un crime organisé. Qui fut le serial-killer de la Margeride au XVIIIe siècle ?

Les mystères de Lozère
Élisa Sabathié & Marie-Pascale Vincent
éditions De Borée - 2010

Depuis qu'en terre de Lozère, les fées caussenardes tutoient le géant Gargantua et que, du haut des profondes gorges du Tarn, un bouc fantomatique bêle désespérément chaque nuit, le mystérieux a eu le temps d'imprégner jusqu'à la dernière fibre du pays.
Élisa Sabathié et Marie-Pascale Vincent soulèvent le voile du commun et livrent d'étonnants destins tels celui de cette famille de Rimeize qui, en son temps, fit frissonner le tout-Paris avec sa célèbre ménagerie, celui de Céleste Albaret, gouvernante lozérienne qui collait les petits papiers de Marcel Proust, ou encore celui de ses premiers neurochirurgiens exerçant dans le causse il y a 5 000 ans...
Plongez dans le plus sauvage des départements de l'Hexagone, véritable arche de Noé pour une "faunographie" hors du commun, au cœur duquel un patrimoine historique ou légendaire encore tout chaud insuffle dans les poitrines des hommes de folles terreurs à l'évocation de célèbres bêtes sanguinaires de jadis, des funestes malédictions enfouies dans le cœur des pierres ou encore du fameux bandit Mandrin qui vint par un beau jour de l'an 1754 faire des siennes dans la bonne ville de Mende...


Werewolf
Jean-Christophe Macquet

éditions Henry - 2010

Existe-t-il un lien entre la Bête du Gévaudan et Bertrand du Guesclin ? A priori, non ! Le connétable de France était, dit-on, très laid, mais de là à le confondre avec un croquemitaine... Et pourtant, en ce mois de novembre de l'année 1905 , le capitaine Louis Delamer se voit confier une bien étrange mission : mettre hors d'état de nuire une créature qui sème la terreur dans le département de la Lozère et dont les crimes ne sont pas sans rappeler ceux perpétrés presque cent cinquante ans plus tôt par la célèbre Bête !  Animal sanguinaire ? Dangereux pervers? Créature surnaturelle ? Pourquoi lui a-t-on adjoint comme coéquipier le Père Charles Lacazes, prêtre exorciste et docteur en Histoire ? Et que vient faire à Langogne la belle Tiphaine de la Bellière qui affirme descendre du célèbre guerrier breton ?


Les secrets de la forêt
Gilbert Bordes
éditions Robert Laffont - 2010

La paisible bourgade rurale de Villeroy est sens dessus dessous depuis qu'un mystérieux animal s'attaque aux habitants de la petite cité lozérienne. Chien, loup, bête fantastique..., les plus folles rumeurs courent sur le compte de cet étrange canidé aux yeux jaunes, qui rode dans les parages du Parc naturel régional. Pourquoi s'en prend-il aux hommes, et pourquoi leur laisse-t-il la vie sauve après les avoir défigurés ? Chargé de l'enquête, le placide commissaire Boissy prend très vite la mesure de la complexité du dossier, car ces événements dramatiques cristallisent des peurs ancestrales et ravivent bien des rancoeurs...  Les Secrets de la forêt entremêle avec bonheur les genres du roman policier et du roman d'amour, en égratignant au passage, et mine de rien, de nombreux préjugés.



La vengeance du loup
Jacques Mazeau
éditions du Masque - 2011

A Mende, comme chaque soir, Eugène, le cantonnier, fait sa ronde au cimetière. Quelle n’est pas sa surprise lorsqu’il trouve la tombe des Lefort –des notables de la région - descellée et le couple, morts depuis quelques années, en train de se quereller comme des chiffonniers entre les tombes ! Saisi d’effroi, Eugène s’évanouit. Le récit du cantonnier émeut la ville et la police, mais pas les enfants Lefort qui le font passer pour fou. Une enquête est ouverte et, quelques jours plus tard, alors qu’un loup a été aperçu aux abords du cimetière, Eugène est retrouvé égorgé. Muriel Lacan, une parapsychologue de Toulouse, est appelée sur les lieux et se fait aider dans son enquête par son complice de toujours, Michel Fabre, agent de la PJ. La mort d’Eugène va faire ressurgir de vieilles histoires de vengeance familiale, et propulser sur le devant de la scène le docteur Merlieux. Figure locale très appréciée de la gent féminine, il est psychiatre et psychanalyste mais les sciences occultes n’ont aucun secret pour lui… Au fil du temps, le mystère s’épaissit. Muriel et Michel auront bien du mal à résister aux forces du mal qui semblent se déchaîner dans la région.


La peste en Gévaudan
Henry Mouysset
Préface de Frédérique Audoin-Rouzeau (Fred Vargas)
Éditions Nouvelles Presses du Languedoc - 2013

La grande peste de 1720 à Marseille, avec 40 000 morts, soit la moitié de la population, a marqué durablement les esprits. Mais qui se souvient que l'épidémie a gagné l'actuelle Lozère, si loin dans les terres, et ravagé certaines localités, jusqu'à tuer comme à La Canourgue deux habitants sur trois ? Cet ouvrage détaille pour la première fois la lutte menée par les autorités pour stopper la contagion, qui semblait menacer tout le royaume. Les listes de morts se multiplient et s'allongent de village en village, puis les vagues d'accalmie et de recrudescence se succèdent. Cela malgré le blocus imposé à peine de mort, les palissades et les fossés construits à la hâte, les expulsions et le "brûlement" des maisons de malades. Le tout dans une atmosphère, parfois, de chacun pour soi, mais aussi de grand dévouement. L'auteur explique enfin, à la lumière des récentes connaissances sur la transmission de la maladie, pourquoi médecins et autorités restaient en partie démunis devant ce fléau, mais aussi quelles ont été leurs intuitions positives et leurs réflexions parfois efficaces. Il ajoute de nombreuses illustrations et de riches annexes inédites pour ceux qui veulent aller plus loin : listes, statistiques, schémas, transcriptions de documents d'époque...
C’est en découvrant de vieilles traces d’incendie sur les murs de sa petite maison de Lozère, qu’Henry Mouysset fut pour la première fois confronté à l’histoire de la peste en Gévaudan. Comme toutes celles du village, elle avait été brûlée, en 1721 sur ordre des autorités, pour avoir hébergé des pestiférés.Enseignant, il entreprit alors des recherches sur le sujet, auxquelles il associa ses élèves. Ensemble ils remportèrent le concours « L’Historien de demain », organisé par les Archives nationales. La préfacière, Frédérique Audoin-Rouzeau est archéozoologue, chercheur au CNRS, spécialiste de l’histoire des relations entre l’homme et les animaux. Elle a écrit "Pars vite et revient tard", sur fond de peste à Paris en 2001.

Sur les traces de Mario Ruspoli - En lozère, retour sur les inconnus de la terre
Martin de la Soudière, Jean-Christophe Monferran
Éditions Exhibitions International - 2013

Qui ne rêve des pays d'en haut ? La Lozère est de ceux-là. Haut plateau à la géographie difficile, aux paysages qu'on dit parfois lunaires en été et, en hiver, sibériens, elle sut attirer au début des années 60 un cinéaste italien, le prince Ruspoli. Fleuron du cinéma direct, un film inoubliable s'ensuivit : Les Inconnus de la terre, dédié à la pauvreté des paysans de montagne et à l'isolement en général. Une manière d'hommage et de respect, le même respect qu'il montra pour les malades dans Regard sur la folie, tourné la même année, qui, lui aussi, fit événement. Cinquante ans après Ruspoli, le réalisateur Jean-Christophe Monferran et l'auteur, flanqués d'une comparse sociologue, Françoise-Eugénie Petit, partent sur les traces des Inconnus. Loin de toute nostalgie, ils veulent mesurer avec les acteurs de 1961 le chemin parcouru. Histoires de vie, donc, histoires de lieux aussi : Aubrac, Margeride, Cévennes. Ce sera Traces, produit en 2012 par le CNRS. Saison après saison, participant à cette enquête cinématographique, l'auteur n'en demeure pas moins ethnologue et, à partir de son journal de terrain, il tenait à faire partager les rencontres, les ambiances villageoises, et surtout le souvenir que Les Inconnus a laissé localement. Pas strictement récit de tournage, au fil des portraits, l'ouvrage n'en dévoile pas moins les surprises, les déceptions aussi mais les petits bonheurs - les petits secrets de fabrication donc - et propose plus largement une réflexion sur la réception des films en milieu rural.
Les Inconnus de la terre - Extrait 1 - Extrait 2

La fille de Baruch
Lætitia Bourgeois

éditions 10/18 - 2014

Alors qu'une maladie étrange fait des ravages dans tout le Gévaudan, Barthélemy reçoit la visite d'un vieux Juif, Baruch, qui lui fait une demande peu commune : il veut retrouver sa fille, perdue quarante ans auparavant, quand sa famille, comme tous les Juifs du royaume, ont été expulsés par décret royal.
Barthélemy, récemment nommé bayle de Châteauneuf par le sire de Randon, se lance à la recherche de cette enfant, dont la disparition semble plus complexe que ce que Baruch lui a laissé entendre. Que veut réellement Baruch ? Souhaite-t-il simplement des nouvelles de son enfant, ou a-t-il élaboré une vengeance contre ceux qui lui ont soustraite, tant d'années auparavant ? Pendant ce temps, Ysabellis (la femme de Barthélemy) se bat contre la maladie insaisissable, allant jusqu'en Velay pour consulter les médecins les plus éminents. Un réseau de contrebandiers, un faux moine inquiétant, une béguine mystérieuse sont les personnages de ce roman ou Barthélemy découvre ce que signifie être Juif en terre chrétienne au Moyen âge.

L'institutrice de Grandval
Françoise Seuzaret-Barry
Éditions du mot passant - 2014

Gabrielle, jeune institutrice, a dû laisser son père seul à Saint Jean du Gard pour effectuer un remplacement. En cette année 1941, elle s'installe à Grandval, village protestant des Cévennes lozériennes, pays de schiste et de châtaigniers. Entourée par la famille du maire, du postier, de Pierre Laurent le pasteur et de Victor, son collègue de Rousses, elle est vite adoptée par les enfants et leurs parents, conquis par son sérieux et sa discrétion. Cependant, elle a toujours l'esprit occupé par la décision de Jean, son frère aîné, prêt à s'engager dans le maquis et par Pauline, la benjamine, indépendante, passionnée de tissage et de couture, travaillant de ferme en ferme en Margeride et sur le causse d'Auge, près de Mende. A l'écoute de la radio et des nouvelles transmises par les uns et les autres, l'inquiétude puis l'angoisse gagnent Gabrielle. Les réfugiés affluent dans ces Cévennes de vallées et de crêtes. En classe, Gabrielle prendra sous sa protection des enfants étrangers. Plus tard, elle osera aller beaucoup plus loin au risque de sa vie et de l'amour, en bravant des interdits. Aussi, son quotidien va s'en trouver bouleversé. Se sentant épiée, elle deviendra méfiante envers la population et redoublera de vigilance devant les troupes allemandes circulant dans la région. L'institutrice sera confrontée au danger à plusieurs reprises, mais sa générosité et son sens du devoir l'élèveront du statut de "personne sans histoires" à celui d'héroïne. Une belle histoire riche en émotions.

La Bête
Catherine Hermary-Vieille
Éditions Albin Michel - 2014

Au XVIIIe siècle, dans le petit village de La Besseyre-Sainte-Marie, en Gévaudan, on a moins peur des loups, que l’on sait traquer depuis longtemps, que du Diable. Seul le père Chastel sait le tenir à distance avec ses potions et ses amulettes. On respecte, on craint cet homme qui détient tant de « secrets ». Mais lorsque la région devient la proie d’un animal aussi sanguinaire qu’insaisissable, comme vomi par l’enfer, le sorcier reste impuissant. La perte de ses pouvoirs serait-elle liée au retour de son fils Antoine, cet étrange garçon solitaire et sauvage, échappé des geôles du dey d’Alger ?À la frontière du mythe et de l’Histoire, Catherine Hermary-Vieille revisite la légende de la Bête du Gévaudan en explorant notre part secrète de violence et de bestialité. Un roman fascinant qui sonde les plus obscures pulsions  humaines. Lire la chronique.


Grossir le ciel
Franck Bouysse

Éditions La manufacture des livres - 2014

L' abbé Pierre vient de mourir. Gus ne saurait dire pourquoi la nouvelle le remue de la sorte. Il ne l' avait pourtant jamais connu, cet homme-là, catholique de surcroît, alors que Gus est protestant. Mais sans savoir pourquoi, c'était un peu comme si l'abbé faisait partie de sa famille, et elle n'est pas bien grande, la famille de Gus. En fait, il n'en a plus vraiment, à part Abel et Mars. Mais qui aurait pu raisonnablement affirmer qu'un voisin et un chien représentaient une vraie famille ? Juste mieux que rien. C'est justement près de la ferme de son voisin Abel que Gus se poste en ce froid matin de janvier avec son calibre seize à canons superposés. Il a repéré du gibier. Mais au moment de tirer, un coup de feu. Abel sans doute a eu la même idée ? Non. Longtemps après, Gus se dira qu'il n aurait jamais dû baisser les yeux. Il y avait cette grosse tache dans la neige. Gus va rester immobile, incapable de comprendre. La neige se colore en rouge, au fur et à mesure de sa chute. Que s'est-il passé chez Abel ? Lire la chronique

Caché dans la maison des fous
Didier Daeninckx 
éditions Bruno Doucey - 2015

« Elle s’était levée au moment où l’ambulance Ford manoeuvrait pour se garer sur la place, le faisceau des phares balayant la façade de grès. Elle était montée sur un banc pour apercevoir le médecin et le photographe qui se dirigeaient vers l’arrière du véhicule, leurs pas imprimés dans le tapis blanc qui déjà recouvrait le gravier. Une jeune femme en était sortie la première, le visage encadré par une épaisse chevelure noire, enveloppée dans une ample cape, puis un homme vêtu d’un pardessus croisé, les traits obscurcis par l’ombre portée de son chapeau, était apparu. Il s’était légèrement incliné pour allumer une cigarette, et la flamme vacillante avait éclairé un regard curieux, presque inquiet, celui que l’on promène sur ces endroits inconnus où l’on arrive sans les avoir choisis ». 1943, asile de fous de Saint-Alban en Lozère. Deux psychiatres organisent la résistance à l’embrigadement des fous et à leur négation. L’un, Tosquelles, a fui l’Espagne franquiste ; l’autre, Bonnafé, communiste, est un ami des surréalistes. Ils cachent les résistants blessés de la région. Ils y accueillent une jeune fille juive résistante, Denise Glaser, en même temps que le poète Paul Éluard et sa compagne Nusch. Éluard y passe huit mois, avec cette double menace de l’enfermement des êtres et de l’enfermement du monde dans la barbarie, cette double résistance à la normalité et à la folie. Dans cet hôpital, où l’on favorise le surgissement de ce que l’on nommera plus tard l’art brut, le poète-résistant découvre, sous le regard fasciné de Denise, comment la parole des « fous » garantit la parole des poètes. Une plongée vertigineuse à laquelle nous convie Didier Daeninckx.

La source du diable
André Gardies

TDO éditions - 2015

Tout commence par une froide journée d’hiver…
En pleine tempête de neige, un autorail se re­trouve bloqué sur les hauts plateaux lozériens. Marc Maugrain, l’un des voyageurs, en descend et s’enfonce lentement dans la campagne à travers les congères. Sans aucune raison apparente. Finalement, il se réfugie dans une ferme isolée qu’il juge abandonnée. Il prend ses aises, fouille la bâtisse, pénètre l’intimité de la maison avec une obsession presque morbide. Ce qu’il découvre alors changera son destin… Quinze ans plus tard, toujours habité par le souvenir de cette « expérience », il décide de revenir sur les lieux…
André Gardies expose à la perfection les mystères et les tourments psychiques de Marc Maugrain. Tel un metteur en scène, l’auteur gardois décrit les relations troubles qui s’instaurent entre les différents personnages, rongés par un passé traumatisant. Il déroule sous nos yeux un huis clos à la limite du surnaturel…

 
Le mystère Fontbrune
Daniel Dupuy

éditions De Borée - 2015

Bagnols-Les-Bains est une petite ville de Lozère mais ses notables et sa confrérie des écrevisses ont des projets grandioses pour développer le tourisme.
À quatre-vingts ans, le comte Victor de Fontbrune s'apprête à consolider sa fortune dans un ambitieux projet d'infrastructures touristiques. Il profite de son anniversaire pour organiser une faste et inédite "cousinade". Mais une série de meurtres et de disparitions viennent troubler ces grandioses réjouissances. Invité à la troublante fête, Paul Clairval, jeune architecte et petit-neveu du comte, s'associe à Florence Caron, jeune commissaire de police encore inexpérimentée, pour mener l'enquête. À eux deux, parviendront-ils à dénouer les fils de cet imbroglio, entremêlant intérêts politiques et financiers aux sombres histoires de famille ? L'auteur en profite pour nous raconter la région, les forêts du Gévaudan, le Lot, et les atouts touristiques du domaine régional.

Maudits soient les artistes
Maurice Gouiran
éditions Jigal - 2016

La découverte de centaines d’œuvres d’art dans l’appartement d’un octogénaire munichois, 70 ans après la fin de la guerre, a fait resurgir de vieux fantômes : le vieil homme n’était-il pas le fils d'un célèbre marchand d’art ayant œuvré pour le Reich ? À Marseille, un modeste couple de retraités des quartiers Nord, Valentine et Ludovic Bertignac, entame une procédure judiciaire afin de récupérer une dizaine de tableaux retrouvés à Munich. Clovis Narigou, qui a un urgent besoin d’argent, effectue quelques piges pour un grand magazine national. On le retrouve en Ariège, sur les traces d’un des plus grands mathématiciens du XXe siècle qui a fui le monde pour y mourir en ermite. De fil en aiguille, Clovis va s’intéresser au camp de Rieucros, en Lozère, où le matheux a séjourné avec sa mère. Un camp pour femmes et enfants, créé alors par Vichy. Clovis apprend que Valentine Bertignac y a également été incarcérée. Pour les besoins de son enquête, Clovis va se replonger dans ces années noires, la guerre que livra Goebbels à l’art dégénéré et le pillage des collections juives par Goering. Tout va s’accélérer lorsqu’il apprend l'assassinat sauvage des époux Bertignac au cours d’un bien curieux home-jacking.

La dévoreuse

Pierric Guittaut
éditions de Borée - 2017

La Bête du Gévaudan n'est pas un mythe, et ses nombreuses victimes réclament mieux que le mauvais thriller auquel beaucoup la cantonnent. C'est en partant de ce constat que Pierric Guittaut s'est lancé à sa poursuite il y a dix ans. Romancier remarqué pour ses polars ruraux, Pierric Guittaut est aussi chasseur et tireur à poudre noire, passionné d'histoire. Après plusieurs séjours en Margeride, l'auteur nous livre l'enquête la plus complète jamais réalisée sur le sujet : analyse intégrale du fonds d'archives, reconstitutions de tirs, comparaisons anatomiques. Tous les suspects sont passés en revue.
Bousculant les idées préconçues, les conclusions de cette investigation sont inédites et nous permettent de nous réapproprier un pan entier de notre histoire rurale tombée dans l'oubli. En franchissant les frontières, le lecteur se retrouvera même lancé sur les traces d'un authentique spécimen de la Bête du Gévaudan, qui attendait depuis plusieurs décennies dans la discrétion d'un musée de la Nature qu'on (re)découvre son illustre filiation. 250 ans après la fin de l'affaire de la Bête du Gévaudan, Pierric Guittaut nous livre enfin les clefs pour comprendre cette énigme qui n'en était pas une... Lire la chronique


Sous la neige, nos pas
Laurence Biberfeld
La manufacture de livres - 2017

Esther a quitté Paris avec sa fille Juliette pour occuper un poste d’institutrice sur le plateau de la Margeride en Lozère. Le climat y est aussi rude que la terre et ses quelques habitants qui peuplent la région. Pourtant autour des nouveaux venus, les villageois deviennent comme une seconde famille afin de favoriser l’intégration de cette institutrice dynamique. Mais quelques reliquats de la vie citadine d’Esther refont surface à l’instar de Vanessa, une ancienne colocataire qui débarque avec une valise bourrée d’héroïne et deux dealers à ses trousses. Face à la menace, les habitants vont se révéler de farouches protecteurs et dans un paysage figé par l’hiver, la neige efface les pas et étouffe les cris. Lire la chronique


La Belle du Gévaudan
Jérôme ZolmaGilles Milo-Vaceri

éditions TDO - 2018

Axel Monge, flic parisien au passé encombrant, est envoyé en Lozère pour enquêter sur une série de quatre meurtres mystérieux. Le modus operandi semble le même : cadavre retrouvé à moitié enterré dans la campagne, assassiné par strangulation. Une fois à Mende, après de brèves présentations avec ses nouveaux collègues, il rencontre Ybtissem, une historienne, férue de l’histoire du Gévaudan. Selon la jeune femme, le lien entre les légendes locales et les cibles du meurtrier est troublant. Élucubration irrationnelle ou intuition géniale ? Pendant ce temps, impitoyable, le serial killer poursuit sa marche criminelle. Une course contre la montre effrénée est lancée. Dans La Belle du Gévaudan, Jérôme Zolma signe un policier parfaitement maitrisé qui allie histoires locales et suspense.
 
 
La bête du Gévaudan
Gilles Milo-Vacéri
éditions du 38 - 2018

Le commandant Gerfaut est en vacances quand Adriana, son assistante, le prévient qu'un meurtre atroce vient d'être commis en Lozère, dans la famille de Paul, son second adjoint. L'expert des tueurs en série doit élucider un assassinat si horrible que le légiste hésite à se prononcer sur l'origine des blessures. Les gens de la région, soutenus par une association d'éleveurs, accusent déjà les loups et des émeutes sèment la pagaille dans l'enquête. Mais les meurtres se poursuivent ! La population évoque alors le retour de la bête du Gévaudan, cet animal mystérieux qui avait terrorisé la Lozère au XVIIIe siècle. Coincé par la guerre entre éleveurs et défenseurs du loup, faisant les frais des ambitions politiques de certains et confronté à un tueur non identifié que rien ne semble pouvoir arrêter, Gerfaut doit gérer une situation de crise en s'appuyant sur son instinct. La solution se trouverait-elle dans le passé ? Et si la bête du Gévaudan était vraiment de retour ? Le commandant Gerfaut va montrer les crocs et sa morsure sera fatale. Lire la chronique

Augustin
Alexandre Duyck

éditions Jean-Claude Lattés - 2018

Le 11 novembre 1918 à 5h15, la France et l’Allemagne signent l’armistice. Mais l’état-major français décide d’attendre onze heures, en ce onzième jour du onzième mois, pour que cessent les combats. À 10h45, le soldat de première classe Augustin Trébuchon est tué. Il est le dernier soldat français tué. Alexandre Duyck a fouillé les archives militaires et civiles, retrouvé tout ce qu’on pouvait savoir sur ce berger devenu soldat et imaginé le reste : les pensées de cet homme courageux, observateur, taiseux, blessé deux fois, qui fut de tous les combats, ne prit en 4 ans qu’une seule permission et obéi aux ordres jusqu’au bout.
Ce roman donne la parole à Augustin Trébuchon, un berger de Lozère à Saint-Privat du Fau, né en 1878 au Malzieu-Forain. Engagé volontaire en 1914 alors qu’il est soutien de famille, Trébuchon n’a laissé derrière lui qu’une fiche matricule, deux médailles (Verdun et Croix de guerre) et une photographie. Ce livre, qui retrace la dernière bataille de la Première guerre mondiale en France, se veut un hommage à ce berger et à tous les combattants de 14-18. (source : site de l'auteur)

Qui était Augustin Trébuchon, dernier poilu mort au combat ? Commémoration du Centenaire de la Première guerre mondiale, le 26 octobre 2018 sur le site Info.gouv
Augustin Trébuchon sur Wikipedia.

Le loup
Une histoire culturelle
Michel Pastoureau

éditions du Seuil - 2018

Dans l'imaginaire européen, quelques animaux jouent un rôle plus important que les autres et forment une sorte de « bestiaire central ». Le loup en fait partie et en est même une des vedettes. Il occupe déjà cette place dans les mythologies antiques, à l'exemple de la louve romaine, qui a nourri Romulus et Rémus, du loup Fenrir, destructeur du panthéon nordique, et des nombreuses histoires de dévorations, de métamorphoses et de loups-garous. Ces derniers sont encore bien présents au Moyen Âge, même si la crainte du loup est alors en recul. Les bestiaires dressent du fauve un portrait négatif et le Roman de Renart en fait une bête ridicule, bernée par les autres animaux et sans cesse poursuivie par les chasseurs et les paysans. La peur du loup revient à l'époque moderne. Les documents d'archives, les chroniques, le folklore en portent témoignage : désormais les loups ne s'attaquent plus seulement au bétail, ils dévorent les femmes et les enfants. L'étrange affaire de la Bête du Gévaudan (1765-1767) constitue le paroxysme de cette peur qui dans les campagnes ne disparaît que lentement. 
 
Louzero braquo
Gérard Saint-Paul

éditions Edilivre - 2018

Louzero comme Lozère. Braquo comme braquage.
Ce premier western occitan est un polar rural haletant. Il se déroule dans les décors sublimes de la Margeride et de l’Aubrac. Les personnages, à peine masqués, sont authentiques et hauts en couleur. Louzero Braquo n’est cependant pas une nouvelle régionaliste, mais bien de dimension internationale, sans doute inspirée par la passion journalistique de son auteur. Gérard Saint-Paul a ses racines en Lozère, mais a couru le monde comme reporter, y compris le Far West. Ce western pacifique (sans aucun coup de feu), mais au suspense palpitant, va trouver un incroyable dénouement, hors du commun. Il s’agit, au cœur de l’intrigue, totalement originale et inédite, d’un rapt de troupeau à la fois classique dans le western, mais unique en son genre ici. Plus d'informations sur le site Leslibraires.fr

L'avis de La Lozère-Nouvelle


Qui a tué l'homme-homard ?
J.M. Erre
éditions Buchet-Chastel - 2019

Margoujols, petit village reculé de Lozère, abrite depuis 70 ans les rescapés d’un cirque itinérant qui proposait un freak show : femme à barbe, sœurs siamoises, homme-éléphant, nain, colosse...
L’histoire s'ouvre sur la découverte du cadavre atrocement mutilé de Joseph Zimm, dit « l’homme-homard ». Qui a tué cet ancien membre du cirque des monstres, et pourquoi ? L’enquête menée par l'adjudant Pascalini et son stagiaire Babiloune va révéler des secrets enfouis depuis des lustres dans les hauteurs du Gévaudan. Lucie, la fille du maire de Margoujols, une jeune femme paraplégique communiquant par l’intermédiaire d'un ordinateur, va épauler les gendarmes dans leur enquête. Elle est aussi la narratrice de cette histoire rocambolesque qu’elle raconte au jour le jour à la manière d’un polar pimenté d’une bonne dose d’humour noir, tout en livrant ses réflexions décalées sur des sujets aussi variés que la littérature policière, le handicap, les artichauts, les cimetières, les réseaux sociaux et, bien sûr, les monstres.
 
Alto Braco
Vanessa Bamberger
éditions Liana levi - 2019
 
Alto Braco, «haut lieu» en occitan, l’ancien nom du plateau de l’Aubrac. Un nom mystérieux et âpre, à l’image des paysages que Brune traverse en venant y enterrer Douce, sa grand-mère. Du berceau familial, un petit village de l’Aveyron battu par les vents, elle ne reconnaît rien, ou a tout oublié. Après la mort de sa mère, elle a grandi à Paris, au-dessus du Catulle, le bistrot tenu par Douce et sa sœur Granita. Dures à la tâche, aimantes, fantasques, les deux femmes lui ont transmis le sens de l’humour et l’art d’esquiver le passé. Mais à mesure que Brune découvre ce pays d’élevage, à la fois ancestral et ultra-moderne, la vérité des origines affleure, et avec elle un sentiment qui ressemble à l’envie d’appartenance.

Vanessa Bamberger signe ici un roman sensible sur le lien à la terre, la transmission et les secrets à l’œuvre dans nos vies.
Lire la chronique.

L'effroi du Gévaudan
Jacques Hénaux

collection Noir autral
éditions TDO, 11-2019

Jake, journaliste et romancier, s’installe dans un petit village cévenol, non loin de Florac, pour quelques semaines de vacances. Mais à peine a-t-il posé ses valises, que des meurtres abominables et visiblement préparés minutieusement sèment l’horreur et l’effroi dans la vallée. Des corps atrocement mutilés sont découverts, des phénomènes étranges se succèdent et dans tous les esprits, la Bête du Gévaudan est de retour pour se venger de ces terres maudites.
Une enquête difficile menée au milieu de paysages grandioses, riches d’histoire et de traditions ancestrales que l’auteur partage avec passion.



Les monuments mégalithiques de la Lozère
Adrien de Mortillet
éditions Hachette-livre  & BNF - 2020

Réédition de la version de 1905.
Malgré leurs modestes proportions, dans la Lozère, comme partout ailleurs, les monuments mégalithiques sont fréquemment attribués par la tradition populaire à des géants. Nous avons vu à Balsièges, à Saint-Georges-de-Lévejac, à Saint-Préjet-du-Tarn des dolmens et à Chanac un menhir appelés le Géant (lou Geion ou Geoyon). Il y a aussi : le Lit du Géant (Liech del Gean), à Aliène ; la Grotte des Géants (Baoumo des Geons) et la Tuile de la Géante (Tioulo de la Geonte), à Balsièges ; le Tombeau du Géant, à Marvejols. Deux autres dolmens, un à Puylaurent et un à Saint-Frézal-d'Albuges, portent le nom de Palet de Gargantua. Puis viennent les Fées, qui jouent également un rôle important. Le dolmen de Saint-Hélène est nommé : le Fuseau des Fées (Bertel de las Fados) ; un de ceux qui ont été indiqués sur le territoire de Marvejols : la Cave aux Fées ; un troisième, à Saint-Pierre-des-Tripiers : le Clapier des Fées (Clapas de las Fados), également connu sous le nom de Clapier des Magiciennes ou Sorcières (Mascos). Lire la chronique.

Les fiancés de l'été
Christian Laborie

éditions Presse de la Cité - Terres de France - 2021

Été 1939, en Lozère. Tout sourit à Ariane et Raphaël… Leur jeunesse, l’amour qui les unit, un horizon plein de promesses. Il sera architecte, elle se rêve créatrice de modèles de chaussures dans l’entreprise florissante de son père. Le bonheur est là, à portée de main.
Mais, deux mois après leurs fiançailles, Raphaël apprend sa mobilisation. Des vies suspendues à la guerre. Lui, enrôlé dans la Résistance, est bientôt fait prisonnier. Elle, est prête à tout pour le sauver, en dépit des dangers. Son geste – fou, inconscient, courageux ? – va faire vaciller tout ce en quoi elle croyait. Ariane ne sera plus jamais la même. Son destin non plus… Pour le pire et le meilleur.
La saga d’une grande héroïne portée par la passion et le talent dans le tumulte de l’Histoire. 

Souvenirs de la maison des fous
Paul Eluard

dessins de Gérard Vulliamy
éditions Seghers - 2023

Novembre 1943. Menacé en raison de ses activités clandestines, Paul Eluard doit quitter Paris : il trouve refuge en Lozère, à l'asile public de Saint-Alban, dirigé par Lucien Bonnafé et François Tosquelles. Malgré l'Occupation, un vent de liberté et d'humanisme souffle alors en ce lieu perché sur la Margeride, à plus de neuf cents mètres d'altitude. Le poète passera des mois caché parmi les aliénés... Profondément bouleversé par son séjour à Saint-Alban, Eluard écrit ce long poème composé d'un prologue, de six portraits et d'un épilogue, qui restitue la mémoire encore vive de ses rencontres. Empreint d'une sincère empathie, ce texte fait résonner l'écho de voix distinctes : celle du poète face au mystère impénétrable de l'esprit perdu, « chantant la mort sur les airs de la vie », ou celle des fous en proie à des hallucinations, à des absences ou à de rares éclairs de lucidité.
Durant l'été 1945, Cécile, la fille d'Eluard, se rend à son tour à Saint-Alban, accompagné de son futur mari, le peintre Gérard Vulliamy. Vivant au milieu des aliénés – une expérience qui, disait-il, avait pour toujours changé son regard sur les autres –, Vulliamy fait leur portrait. Ce livre donne à voir leurs visages, face au poème d'Eluard, dans un dialogue extrêmement poignant.

Sous le regard de la bête
Bernard Mahoux

éditions TDO - 2023

Samuel de Saint-Michel, huguenot peu pratiquant, est lieutenant en second d’une compagnie de dragons. En cette année 1764, s’il patrouille avec ses hommes au nord des Cévennes, ce n’est pas pour persécuter les Camisards, comme à l’époque des dragonnades. Non, c’est pour traquer… la Bête. Un animal énorme et rusé, vif et imprévisible, qui dévore les petits bergers dans les prairies en Gévaudan.
Est-ce un loup gigantesque ? Une hyène ? Un monstre issu de croisements contre nature ? Nul ne le sait. Mais Samuel ne se décourage pas. Ni sa rencontre incandescente avec Jennifer, la sublime et dangereuse favorite du baron de Morangiès, ni les élans amoureux de la douce Françoise, que le dragon a sauvé des griffes de la Bête avec ses enfants, ne le détournera de sa mission. Il pense avoir enfin compris qui protège et dirige le monstre . Une découverte qui pourrait lui être fatale. Voir sur le site de l'éditeur.

La fille des hauts plateaux
Françoise Barry

éditions TDO - 2023

Cantal, Aubrac, Cévennes, Grands Causses… Margeride. Une région naturelle et historique, physique et troublante. Parfois merveilleuse. Dure, souvent. Surtout sous l’occupation.
Dans ce contexte, Pauline, brillante à l’école et belle comme l’aurore, aide sa famille à résister à l’âpreté de la vie à Bellecoste, un hameau des hauts plateaux. Son instituteur, touché par son abnégation, la prend sous son aile. Il l’aide à préparer le concours d’institutrice et lui trouve un travail chez ses parents, commerçants à Saint-Alban-sur-Limagnole. Un village aux allures de métropole, pour la jeune fille. Pauline est jeune encore… Elle ignore les délateurs, les prédateurs, certaines ombres de la vie… À la Kommandantur, bien sûr. À l’hôpital psychiatrique où elle intervient parfois, aussi. Peut-être plus près encore… Voir sur le site de l'éditeur

Le retour d'Ariane
Christian Laborie

éditions Pocket - 2023

1958. Une femme revient dans son village de Lozère, auréolée de mystère. Après une vie recommencée à Paris où elle a travaillé au sein de la maison Dior, Ariane est de retour, avec sa petite fille. Treize ans se sont écoulés depuis tout ce qu’elle a dû surmonter, seule : son arrestation par les FFI, le traumatisme, la condamnation sans appel de son père, et la fuite...
Ariane a beaucoup changé et, la trentaine élégante, sûre d’elle, accomplie, elle semble avoir tiré un trait sur son passé. Alors, que cherche-t-elle à Florac ? Le souvenir douloureux de Raphaël, son premier amour, ou la vérité sur ceux qui lui ont fait tant de mal ? 

 


Méjean au coeur, Méjan al cor
Solange Tellier

éditions Le Theil - 2023

57 photos-poésies pour atterrir en apesanteur sur cette île lunaire et magique. Là-haut vous croiserez, c’est certain, l’Âme de celui qui fut le dernier berger, Christian Avesque, homme exceptionnel.
A la suite de l’auteure qui lui rend ici hommage vous emprunterez les chemins de la douceur et de la paix, les chemins de la Liberté et ceux de votre moi intérieur. Une collaboration avec André Clément, spécialiste en langue occitane, a permis de mêler subtilement français et occitan par une adaptation qui vous plongera davantage encore dans l’intimité du Méjean, lo Mejiá. L’espagnol, idiome cher à l’auteure, se glisse aussi, parfois.

A propos du Méjean
Le causse Méjean ou Méjan en occitan, est un plateau calcaire lozérien faisant partie des Grands Causses. C'est le plus haut d’entre eux avec une altitude variant de 800m à 1247m au mont Gargo. Sa superficie approche les 340 km2. Le causse Méjean est compris en totalité dans le périmètre du site des Causses et des Cévennes, patrimoine mondial de l'UNESCO. Le Méjean est ceinturé par les vallées de la Jonte au sud, du Tarnon à l'est et du Tarn au nord et à l'ouest. Il doit son nom de Méjan, qui signifie « médian » ou « moyen » en occitan, à la position centrale qu'il occupe, entre le causse de Sauveterre au nord, et le causse Noir au sud. (Note du webmaster).

A propos de Christian Avesque

Un homme, une civilisation. Christian Avesque, 70 ans, est le dernier berger du causse Méjean. De ce royaume de beauté émaciée, il possède tout ce qui n’a pas de prix : des paysages de sauvagerie et de douceur, un ciel somptueux, la mémoire des lieux, la connaissance des animaux, des plantes. Ce livre de très belles photographies nous fait partager une vie immémoriale. 

Extrait du livre " Un dernier berger ", de Colette Gouvion, photographies de Renaud Dengreville, sept. 2009, éditions Le Rouergue. Christian Avesque est décédé en nov. 2021 à l'age de 83 ans.
Un article qui lui est consacré sur le site Cévenne vivante.

Meurtres en Aubrac
Florence Metge

éditions Les Presses Littéraires - 2023

Aux portes de l’Aubrac, sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, le cadavre d’une randonneuse, sauvagement mutilé et décapité, est découvert. La disparition d’une partie de ses affaires rend l’identification de la victime difficile. On attribue bientôt le crime à un canidé d’une espèce inconnue proche du loup. Le prédateur demeure insaisissable et continue d’attaquer des marcheuses de Compostelle. Pour quelques personnes habitant à proximité du chemin, la bête du Gévaudan semble n’avoir jamais vraiment quitté les lieux. Sortie des bois, la mystérieuse créature qu’on croyait disparue depuis 250 ans aurait-elle fait son retour dans la région ? Ces meurtres auraient-ils un lien avec la réapparition des loups sauvages en Lozère ou avec l’évasion de quelques spécimens d’un parc animalier des environs ? Voir sur le site de l'éditeur

Le château des insensés
Paola Pigani

éditions Liana Levi - 2024

« Jeanne tout court, sans nom de jeune fille, sans nom d’épouse. Jeanne sans état civil ni sac à main. » C’est ainsi que se présente cette frêle jeune femme à sa descente du «train des fous» en septembre 1939. Internée après la mort de son nouveau-né à Ville-Évrard, en région parisienne, elle a été transférée à Saint-Alban avec les autres patients. Dans ce château perché au milieu de la Lozère, une ambitieuse équipe de psychiatres, dont le Catalan Tosquelles, met en place de nouvelles pratiques thérapeutiques. Le maître mot est liberté. Liberté d’œuvrer, d’inventer, de créer, d’échanger. Patients, médecins, religieuses, enfants de l’institut voisin et villageois se rapprochent encore davantage avec la guerre qui gronde. Dans une communauté atypique, que chapeaute la diligente mère supérieure, une nouvelle voie s’ouvre à chacun. Au contact des autres, Jeanne va renaître lentement à la vie et à elle-même. Voir sur le site de l'éditeur.

La Constance de la louve
Cécile Baudin

Collection Terres de France
éditions Presses de la cité - 2024

Lozère, hiver 1835. Un étudiant en médecine est découvert mort devant l’asile d’aliénés qui l’accueillait en formation. Il se serait perdu dans la tempête de neige qui faisait rage la nuit précédente. Mais le juge de paix de Saint-Alban, par ailleurs lieutenant de louveterie, s’interroge sur l’étrange décès. Aidé par une infirmière de l’asile, il met au jour une série d’incohérences, et d’indices troublants. La piste encore fraîche le mène jusqu’au canton voisin où il déterre d’autres mystères, plus anciens, plus obscurs, qui impliqueraient des notables.
En ce début de XIXe siècle, dans une ruralité où les progrès scientifiques et technologiques se font attendre, l’ombre de la bête du Gévaudan plane toujours sur les monts de la Margeride. Mais n’y aurait-il pas pire prédateur qu’elle ?
Une enquête passionnante et ténébreuse. Voir sur le site de l'éditeur.
Mon avis :
J'ai bien aimé le début. Quelques longueurs à mon gout dans le deuxième tiers du livre. Par contre, la fin est bluffante, originale et inattendue ! C'est un beau portrait de la Lozère de l'époque (XIXe siècle) et une fine étude sur ses classes sociales, comment sont nés les maîtres du granit et comment ils ont assis leur emprise sur le département. Ces "barons" de Lozère sont parfois encore en place. A travers son héros, Victor Chastel, l'auteure au passage émet des doutes sur la famille Chastel et son rôle éminemment trouble lors de l’affaire de "La Bête" en 1767. On relèvera un petit détail anachronique en page 105 avec un menhir attribué aux druides. Les mégalithes de Lozère (ou d'ailleurs) datent d'au moins 3500 ans et de la culture néolithique, les celtes n'ont jamais érigé de menhir dolmen ou autre.
Les Lozériens apprécieront ce livre, ils se retrouveront dans les parcours de Victor, de Saint Alban à Grandrieu, Langogne, Mende, Laval-Atger, dans des lieux emblématiques (Hôpital de St Alban, orphelinat des Choisinets, filature des Calquières, forêt de Mercoire, ...) et dans tous les noms de famille utilisés qui sont toujours vivants aujourd'hui.


Les ombres de la Margeride

Florence Metge

éditions Les Presses Littéraires - 2024

Ils sont huit : huit auteurs débutants en quête de publication et de reconnaissance. Cet été, ils participent à un atelier d’écriture animé par une célèbre romancière au cœur de la Margeride. Ils découvrent des paysages sublimes et sauvages et travaillent sur leurs projets littéraires, évoluant entre fiction, histoire locale et légendes terrifiantes. Source d’inspiration, le territoire est peuplé d’ombres et de mystères : le géant Gargantua, les fées malicieuses, les verriers de la manufacture royale abandonnée, la bête du Gévaudan, le sulfureux comte de Morangiès, les résidents du château-asile de Saint-Alban, les barons de Randon, la poudrière du lac de Charpal, les militaires de Fortunio, les maquisards du mont Mouchet, Léo Ferré et sa Baraque du Cheval mort ainsi que les nombreuses victimes des tourmentes hivernales… À ce sombre passé viennent s’ajouter aujourd’hui des disparitions inquiétantes. Les auteurs en herbe sont-ils en danger ? De toute évidence, certains d’entre eux ne sont pas venus en Margeride que pour écrire… (Re)découvrez la Margeride avec ce roman qui réjouira les amateurs de Cluedo et de secrets. Voir sur le site de l'éditeur.

Les cols des Amériques
Thomas Cantaloube

La fille du Poulpe
éditions Moby Dick - 2024

Gabriella n'a pas grandi dans une prison bolivienne sans avoir développé un second sens pour les coups bas. Lorsque la jeune femme apprend la chute mystérieuse et fatale d'un journaliste chilien dans les Cévennes, elle décide d'aller y voir de plus près. Elle s'en va explorer les Causses où elle est accueillie par des flics tordus, des gros bras armés et un vieillard crépusculaire en fauteuil roulant. Bien entendu, Gabriel Lecouvreur, alias Le Poulpe, a tenu à la rejoindre pour la protéger. Comme si elle en avait besoin... La fille du poulpe est une héroïne contemporaine, engagée, curieuse et amoureuse, qui a eu 24 ans en 2024. Ce qu'elle cherche, c'est dénicher au plus profond le désespoir et les injustices pour essayer de les gommer et faire sourire le quotidien. Comme le poulpe, elle s'exprime à travers de petits ou grands faits de société, qui, tels une pathologie, gangrènent le monde. Elle n'est ni flic, ni gendarme, ni femme de loi, elle est la preuve d'un monde à la dérive où elle va mener ses enquêtes, guidée par son instinct.Voir sur le site de l'éditeur. Chronique sur le blog.

Le festin des loups
Olivier Maurin

éditions Première Partie - 2024

Cet ouvrage est le cri d’alarme d’un éleveur de brebis qui voit chaque année son troupeau attaqué par le loup, lors de l’estive, sans pouvoir se défendre. À travers l’épineuse question de la réintroduction des grands prédateurs, Olivier Maurin témoigne des difficultés auxquelles sont confrontés les différents acteurs des territoires ruraux. La présence du loup sur les plateaux de la Lozère et les mesures de protection dont il bénéficie, est le révélateur que les politiques menées en matière de préservation de l’environnement se font au détriment de l’avenir des territoires ruraux. L’auteur dénonce la disparition, à terme de tous les acteurs des espaces ruraux, chassés par des politiques écologistes de ré- ensauvagement et de sanctuarisation. Disparition entraînant inéluctablement la mort de ces espaces pourtant fondés sur un équilibre entre activités humaines et préservation de l’environnement. À travers le récit de sa vie quotidienne, l’auteur analyse les enjeux de ces politiques qu’il combat et décrit la détresse des habitants de sa région, acteurs d’un monde en voie de disparition. Voir sur le site de l'éditeur.

Qui se soucie encore des hommes de la terre ? Ceux qui nous nourrissent et qui font vivre des pratiques ancestrales, gage de la qualité de notre patrimoine. Leur équilibre de vie est devenu tellement précaire que tout semble prêt à basculer. Le retour du loup en est le symbole. Abandonnés par l'État et culpabilisés par un discours écologiste simpliste, les éleveurs et les bergers français sont incapables de défendre leur métier. Ils renoncent même à transmettre cette vie de passion à leurs enfants. Mais Olivier Maurin ne se résigne pas ! Il s'engage depuis des années pour défendre l'excellence de la production du paysan qui aime ses bêtes et sa terre. Maire d'une commune rurale, il sait que l'arrivée d'un loup, c'est du sang et des larmes, et le mépris des administrations. Au nom d'une vision romantique de la nature dont le loup serait le symbole, nous allons voir disparaître les petits paysans et les centaines d'espèces animales et végétales qui dépendent d'un pastoralisme millénaire. Cet ouvrage est une invitation à sortir du dogmatisme « proloup » ou « anti-loup ». Olivier Maurin livre ici ce qu'est sa vie et celle de ses pairs. Il nous fournit des propositions concrètes pour une coexistence prospère des mondes sauvage, agricole et citadin.
Olivier Maurin est éleveur de brebis en Lozère. Il est président de lIGP Elovel, l'un des labels les plus exigeants de France. Père de famille et maire de Prévenchères, il prend la parole au nom des milliers de sans-voix des territoires ruraux.

Quand nous étions des loups
Benjamin Guérin

éditions De Corlevour - 2024

Poésie - Ce livre part d’un événement réel, une attaque de loups dans le jardin de la maison où vit le poète. Pendant une année, celui-ci a suivi leur piste en forêt, découvrant plusieurs chemins d’approche, dont ces poèmes sont la trace. Ce livre explore l’ambivalence entre les humains et les loups, loin des imageries habituelles, pour parler de la porosité de la frontière actuelle entre l’humain et le sauvage. Ces poèmes existentiels offrent ainsi une élégie forestière, au temps de l’éco-anxiété, des néo-chamanismes et de la mondialisation sauvage.

Benjamin Guérin vit en lisière de forêt sur le plateau de l’Aubrac où il a créé le festival des Sources Poétiques. Auteur de plusieurs livres – Chants du voyageur aux éditions de Corlevour –, son écriture est portée par une approche existentielle et environnementale. Également philosophe de terrain, il mène en ce moment des recherches sur la fin de vie et l’utilisation thérapeutique des psychédéliques.
Voir sur le site de l'éditeur

 
Le bois aux loups
Jean-Pierre Bertalmio

éditions Polar passion - 2024

En ce début de journée du mois d’avril, cet appel matinal ne l’avait pas plus surpris que d’habitude. Il savait qu’il ne restait jamais bien longtemps à glandouiller dans son minuscule bureau situé au dernier étage de l’hôtel Beauvau, juste sous les combles. En général, quand on le sollicitait, c’était urgent. Mais cette fois-ci, l’urgence, elle-même, devenait pressante.Les quelques mots de Lebrun, l’éminence grise du ministre de l’Intérieur, en disaient long sur son aspect gravissime, le fait qu’un hélicoptère de la gendarmerie l’attendait dans la cour d’honneur également. Il en allait certainement du sort du gouvernement et lui, le commissaire divisionnaire Gabriel Lambert, en était l’un des derniers défenseurs.

Un polar qui comblera les attentes des lecteurs du genre. Un style soigné et littéraire, un scénario et une procédure cohérents. Jean-Pierre Bertalmio glisse quelques références historiques qui s'emboitent astucieusement dans le puzzle de l'intrigue. le tout est peint sur la magnifique toile lozérienne. On est projeté à Mende, sur les causses, dans les forêts touffues qui engloutissent promeneurs et autochtones. Des personnages hauts en couleur prennent vie au fil des pages et des rebondissements. Ecrasée sous les nuages accrochés à la montagne, noyée de pluies et de neige, terre d'accueil de nombreux réfugiés, l'inaccessible Lozère ressuscite la légende de la fameuse Bête du Gévaudan. 343 pages, ISBN : 9782487612105.















1 commentaire:

Unknown a dit…

Bonjour
Un ivre dont l.action se passe en lozere vient de sortir sur Amazon :
Écrit par Jean Louis Martin
« Dans la gueule du loup »
Cordialement