La Lozère est le centre du monde et le nombril de la France. Elle est située au sud du Massif-Central, entourée par la Haute-Loire, le Cantal, l’Aveyron, l’Ardèche et, malheureusement, le Gard. Son territoire géologique peut être divisé en quatre parties de superficies sensiblement égales ; un grand quart nord-est granitique, la Margeride, un petit quart nord-ouest basaltique, l’Aubrac, un grand quart sud-ouest calcaire, les Causses, et un petit quart sud-est schisteux, les Cévennes.
Anciennement province du Gévaudan, la Lozère a été amputée de plusieurs cantons en 1792. Administrativement, elle a oscillé au cours des années entre Auvergne, Languedoc, Languedoc-Roussillon pour finir en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon (2016) et enfin Occitanie, ce que l'on peut regretter au vu de l'insalubrité de cette région ravagée par les virus du Nil, de la dengue et du chikungunya véhiculés par le moustique tigre. Cet insecte aussi vorace qu’exaspérant n'a désormais plus besoin de visa pour envahir les hautes-terres lozériennes. Le changement climatique planétaire provoque des bouleversements locaux : sécheresse au nord et extension de la vigne au sud. L'activité viticole est un plus pour les gens du cru, mais la disparition des zones humides en Margeride et en Aubrac est source de conflits en cascade qui découlent de difficiles choix d'orientations agricoles. Si l'adaptabilité de la race bovine indigène Aubrac est connue, l'avenir est sombre pour les élevages hélicicoles.
Politiquement, elle n’a plus qu’une circonscription, ayant perdue la deuxième en 2010. Les élus, député et conseillers régionaux, ont la fâcheuse tendance à ne pas être des lozériens de souche, ce qui pose question. Démographiquement, avec 77000 habitants (2013), la Lozère est en péril, elle qui comptait 144000 lozériens en 1853. Et ce malgré un désenclavement routier et la construction de l’autoroute A75. Mais en Lozère, si les routes servent aux touristes à venir plus facilement, elles permettent surtout aux autochtones de partir plus vite. Si l’avenir est incertain pour l’homme, il est prometteur pour les loups, les bisons d’Europe, les chevaux de Prezwalski et les vautours des causses, à tel point qu’on se demande si la création d’une réserve globale ne serait pas utile pour protéger toutes ces espèces, hominidés compris.
La Lozère doit sa célébrité à ses mégalithes, à ses champignons (impropres à la consommation depuis Tchernobyl), à sa gastronomie, à son artisanat, à son industrie lourde (usine de Saint Chély-d’Apcher fondée par les Aciéries & Forges de Firminy en 1916, aujourd’hui ArcelorMittal), et à l’eau pétillante de Quézac. Les lozériens les plus célèbres sont le druide Ápecagenos (79 av JC - ?), le pape Urbain V (1310-1370), la Bête du Gévaudan (1708-1789), Jean Antoine Chaptal (1756-1832), et l’amiral Jacques Choupin (1924-2002).
. Lozérien
Le Lozérien est une personne née en Lozère de parents Lozériens et de grands-parents lozériens. Le Lozérien est de caractère volontiers ombrageux, parfois sauvage. Sa tranquillité est sacrée. Généreux de cœur, il est plus économe du porte-monnaie. De santé robuste, il pense que le médecin guérit plus le portefeuille que les microbes. Gros mangeur, il préfère la cuisine du terroir à la cuisine nouvelle, la soupe de raves aux rave-party, l'aligot a la purée mousseline, le cèpe tête de nègre au bolet des pins, bon pour les Gardois. Il est très attaché à sa terre et c'est la mort dans l'âme qu'il la quitte. Mais il en garde toujours un peu au fond de lui, dans la poche a coté du laguiole ou de l'opinel.
D'instinct plutôt grégaire, il n'aime pas trop se savoir isolé, il cherche systématiquement le contact avec ses compatriotes. Juste pour savoir qu'il y en a pas loin. Le Lozérien est essentiellement campagnard, les villes de plus de 13500 habitants l'effraient, même si quelques mutants commencent a apparaître. Il n’est réfractaire ni au progrès ni à la modernité, il prend seulement le temps de les analyser avant d’y souscrire, ou pas. Tout ceci fait du lozérien un être a part. Il n'a rien de plus ni rien de moins que les autres. Il est lozérien. C'est tout. Et même s'il aime d'autres lieux, il reste lozérien.
Quant a ceux qui aiment la Lozère, merci c'est gentil, ça n'en fait pas pour autant des Lozériens. La lozérianité ne s'attrape pas par les voies sentimentales. Elle fait partie du patrimoine génétique (chromosome 48).
. Lozérienne
La Lozérienne est un lozérien de sexe féminin. D'une esthétique rare, elle n'apparaît cependant pas sur les magazines de mode car, trop belle, elle éclipserait les mannequins squelettiques et diaphanes. Par mimétisme, ses courbes arrondies - hanches croupe et poitrine - évoquent le relief équilibré, doux et vallonné du Gévaudan. Aiguisé par l'air vif, l'œil est brillant et le regard pétillant, ce qui donne à l’ensemble un air mutin au charme irrésistible. Par fort vent du nord, elle développe une légère couperose, signe de bonne circulation sanguine et d’excellente santé. Le lien social est très important. On les voit souvent se rassembler en grappes importantes, au marché notamment, pour tchatcher des petites choses du quotidien. Par tradition familiale multiséculaire, c'est une excellente cuisinière qui excelle à faire du bon, du solide et du pas cher avec peu de chose. Elle est parvenue à un haut degré de spécialisation dans l'accommodation des restes.
La lozérienne bénéficie d'un profil psychologique avantageux. Elle se distingue du mâle par son esprit un peu plus ouvert. Elle s’expatrie plus facilement, notamment quand son conjoint n’est pas natif de la mère patrie.
. Philozérie
Du grec philo: qui aime la Lozère. La philozérie est une affection des voies sentimentales que l'on peut contracter lors de séjours fréquents et/ou prolongés en Lozère. Elle est sexuellement transmissible. Un(e) lozérien(ne) a toutes les chances d'inoculer la philozérie à son(sa) conjoint(e) non-lozérien(ne), même lors de rapports protégés. Symptômes: besoin irrépressible de se plonger de manière régulière dans une ambiance lozérienne, qu'elle soit climatique, alimentaire, géographique, résidentielle, de loisirs ou de compagnie. A ce jour il n’y a pas de traitement connu. Alors que la lozérianité stagne, la philozérie est en augmentation constante et est présente sur tous les continents. Une récente étude génétique a mis en évidence un mécanisme non élucidé d'évolution de la philozérie (père et mère porteurs) en lozérianité (enfant né du couple porteur). Eu égard à son caractère endémique et ses effets discrets, la philozérie est une pathologie jugée bénigne et à ce titre, n’est pas considérée comme une IST soumise à une veille épidémiologique ou à déclaration obligatoire, et n’est pas prise en charge par la sécurité sociale.
Atteint de philozérie, cet américain se soigne à l'aide d'une ambiance alimentaire lozérienne et mange régulièrement des cuisses de grenouilles en persillade |
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