Armoiries de Sainte Colombe de Peyre |
Un village sans feu signifiait un village mort. On ne recensait pas les
individus, mais les feux. Le feu était à la maison ce que l'âme était au
corps.
Michel Ragon, Les mouchoirs rouges de Cholet
On évoque souvent la Lozère comme une possible réserve d’Indiens. C’est une crainte pour les uns, une réalité pour les autres, un espoir pour la troisième catégorie, ceux de la quatrième dimension qui représentent un cinquième de la population titulaire d’un sixième sens.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’un Indien ? Il faut revenir en 1492 lorsque Christophe Colomb rencontre l’Amérique. Car, il s’agit d’une rencontre et non d’une découverte, l’Amérique était là depuis toujours et ne jouait pas à cache-cache avec le reste du monde. Colomb descend de sa caravelle et aperçoit sur la plage les premiers indigènes. Sur d’être aux Indes, il déclare : et voici les habitants de l’Inde, les Indiens. Il aurait aussi pu dire, voici les d’Indons, les habitants d'Inde, et faire une farce. Les autochtones, eux ne sachant pas à qui ils ont à faire mais surs de ne pas être des Indes, sont indécis. Des indécis heureux qui ne le resteront malheureusement pas longtemps, un tragique futur en fera d’amers Indiens, 1492 marquant pour eux la première attaque du cancer de Colomb. Pour ajouter à la confusion de ce moment historique, une pirogue de pygmées égarés vient à passer entre les Américains et Colomb, et tous de s’interroger : et eux, ce sont des nains d’où ? Cette histoire des Indes où Colomb fut induit en erreur résonne toujours dans le vocabulaire actuel, plus comme paiement de l’indu que comme rançon de la gloire. D'autant que si l'indu se trie, la gloire est globale.
Pointant du doigt ses demandes de titres disproportionnées, les Rois catholiques Isabelle I de Castille et Ferdinand II d'Aragon mettent Colomb à l’index. Il s’en retourna donc par un trajet qui n’était pas l’Inde-Rome, mais l’Amérique-Espagne, la route du rhum d’aujourd’hui. Il rentra de ces Indes, finalement nommées Nouvelle-Espagne, à la saison des châtaignes, ce qui fit dire que Colomb rentra d’Inde aux marrons. Il se consacra alors à faire du tourisme en Europe, notamment en France et particulièrement en Lozère où il séjourna plusieurs mois, dans un hameau de la Terre de Peyre qui garde son nom, Sainte Colombe de Peyre. La tradition orale locale témoigne des paroles déplacées prononcées par le découvreur lorsqu’il vit ses premiers autochtones : et voici les habitants du Gévaudan : les bêtes. Nouvelle indélicatesse pour laquelle on eut bien raison de crier au loup.
Un indien en Lozère - Le pacte des loups |
Un indien dans Villefort |
Indien réservé en Lozère |
N’oublions pas une dernière trace d’Inde laissée par Colomb en Lozère, celles des infusions. Les thés indiens, chantés par Joe Dassin sont célèbres. C’est en voyant le capitaine de caravelle faire infuser ses feuilles de thé, habitude qu’il contracta lors de ses voyages, que l’idée vint à nos ancêtres de faire de même avec les feuilles de calament à grandes fleurs, calamintha grandiflora, nom savant du thé d’Aubrac. Moins connu, il offre aussi d’excellentes tisanes aux saveurs mentholées et aux vertus digestives et apaisantes reconnues, grâce la qualité des plantes et de l'eau utilisée.
Les thés indiens ont inspiré le thé d'Aubrac |
Lozérix – Grand manie-tout et sachem Chely d’Apcher.
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