samedi 14 octobre 2017

L’homme à la chair de poule

Faut-il craindre le franchissement
de la barrière des espèces ?

Cela peut paraître étrange, mais je n'éprouvais aucun désir de réintégrer l'humanité, satisfait seulement d'avoir quitté l'odieuse société des monstres.
Herbert Georges Wells, L'île du docteur Moreau





 

Octobre, le mois ou la vaccination contre la grippe commence pour les humains. Mais aucune campagne de ce genre n'est menée dans les élevages avicoles, encore moins pour les ailés sauvages. Or, on croise encore fréquemment dans les couloirs goudronnés de nos cités cages-à-poules et sur les chemins caillouteux de nos campagnes en voie de désertification, quelques survivants de la vague punk des années 80/90. Ces quasi-fossiles arborent toujours sur leur crâne d’œuf cette coupe de cheveux si caractéristique dite en crête de coq. Ce ramage si particulier qui permet l’identification rapide de l’espèce, surtout par les poulets qui les ont souvent en ligne de mire, n’a d’égal que leur plumage qui en font les phœnix des tribus contemporaines. Mais cette filiation gallinacienne ne présente t-elle pas aujourd’hui un risque sanitaire ? Ces punks ne risquent-ils pas d’être des proies faciles, des pigeons en quelque sorte, pour le virus de la grippe aviaire, virus assez haineux envers la volaille qui vient de ravager au premier semestre 2017 les élevages de canards et d’oies du sud-ouest mais qui, pour le moment épargne ceux de Lozère.

Rave sauvage

 Le punk crêté, on le rencontre dans les zones cévenoles où, héritier de la vague hippie, il est devenu un « néo-rural ». Son frère migrateur vient passer l’été au frais au gré des fêtes de villages ou des raves sauvages sur les causses. Ces deux porteurs potentiels, rétifs aux règles de la vie sociale et notamment des vaccinations obligatoires, peuvent-ils être le chainon manquant reliant l’aviaire à l’humanité ? Les volailles lozériennes pourraient-elles être les dindons de la farce de cette mode capillaire. Et au delà de la population avicole, cette menace plane au dessus des grands rapaces, vautours fauves et des vautours moines réintroduits dans les gorges de la Jonte et qui font désormais partie intégrante de la faune lozérienne. menace qui s'étend aussi aux faisans, perdreaux, perdrix, cailles, corbeaux, pies, moineaux ...


Vautour moine © Patrick Dubois

 Les tenants de ces fantaisies chevelues ont vraiment des cervelles d’oiseaux, pour mettre ainsi en danger la communauté. Les pouvoirs publics vont-ils encore faire longtemps l’autruche ou vont-ils enfin se décider à mettre du plomb dans l’aile de ces tignasses, véritables appeaux pour des microbes piaffant d'impatience, qui pourraient bien plumer un pan entier de l’économie du département si les oies, canards, poules, pigeons, dindes, pintades venaient à être contaminés. Dans le même ordre d’idée, il est demandé aux dames de se comporter intelligemment et de ne pas faire les bécasses, aux attentistes de ne plus faire le pied-de-grue, aux enfants de ne pas répéter les choses comme des perroquets, aux drogués de l’information journalistique de ne plus lire leur canard, aux mères-poules d’être moins protectrices, aux bavardes comme des pies de se taire, aux cons d’or de se transformer philosophalement en plomb, aux gais comme des pinsons de s’attrister, à ceux qui ont le nez en bec d’aigle de ne plus se moucher, à ceux qui ont la gorge rouge de se soigner, ceux qui ont une tête de linotte devront être plus attentifs, ceux qui baillent aux corneilles se coucheront tôt, ceux qui sifflent comme un merle utiliseront un pipeau, ceux qui sont chouettes deviendront désagréables, les vieux hiboux rajeuniront, le fier comme un paon sera fier comme un bar-tabac*, les innocents comme la blanche colombe devront avouer leur forfaiture, les interprètes du chant du cygne différeront leur grand voyage, ceux qui poussent des cris d’orfraie devront crier comme des cochons qu’on égorge, celui qui est un corbeau cessera ses délations, ceux qui ont un appétit d’oiseau mangeront comme quatre, celles et ceux qui cherche l’oiseau rare chercheront la perle, ceux qui ont la bouche en cul de poule porteront un masque et les photographes ne laisseront plus sortir leur petit oiseau.

Il n’est plus temps pour caqueter, jacasser et piailler indéfiniment sur cette situation. Il faut des actions fortes. C’est pourquoi, il faut tuer dans l’œuf toute parcelle qui pourrait servir de nid au H5N8 de l’influenza aviaire.

Lozérix – Loi du capitole contre oie décapotable



* Fernand Reynaud, Frédéric Dard et Michel Colucci

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